La ministre française de la Justice a exhorté mardi les gardiens de prisons et les syndicats à faire preuve de "responsabilité" dans le conflit social qui perturbe le fonctionnement des établissements pénitentiaires depuis plus d'une semaine.
"Mettre fin à ce conflit au plus vite". Après l'échec d'une première phase de négociations, Nicole Belloubet a repris lundi les discussions en main et doit rencontrer mardi les organisations représentatives. "Il y a une volonté du gouvernement de mettre fin à ce conflit, qui est très claire, au plus vite parce qu'il en va de la sécurité", a-t-elle déclaré sur France 2. "Et j'en appelle d'ailleurs à la responsabilité des personnels et des organisations syndicales. Nous avons une question de sécurité derrière parce que, qui dit manifestation des personnels de surveillance, dit dysfonctionnement des établissements pénitentiaires", a ajouté Nicole Belloubet.
Quelles revendications ? L'Ufap-Unsa Justice et la CGT pénitentiaire ont rejeté samedi un projet d'accord, qui prévoyait notamment la création de 1.100 postes de surveillants en quatre ans, un nouveau régime de détention des condamnés pour terrorisme islamiste et des prisonniers radicalisés et un renforcement de la prise en charge des détenus violents. Les syndicats demandent désormais que soit abordée la question des rémunérations, un sujet que Nicolas Belloubet s'est dit "prête à entendre" sans autre précision pour le moment.
Plus de 70 prisons encore bloquées. Une majorité d'établissements, sur les 188 que compte le pays, ont été perturbés au cours de la semaine écoulée. Selon un nouveau décompte non exhaustif du réseau France Bleu, au moins 72 établissements pénitentiaires étaient totalement ou partiellement bloqués mardi matin à 7 heures.