Nicole Belloubet : la hausse du budget de la justice "ne suffira pas"

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A.H. , modifié à
Si elle se réjouit de la hausse du budget accordée à son ministère, la garde des Sceaux estime qu'il faudra faire évoluer globalement la justice pour la rendre plus efficace.
INTERVIEW

Nicole Belloubet s'est fixé un objectif ambitieux : "Pour moi, la priorité, c'est de transformer la justice", affirme-t-elle mardi dans la matinale d'Europe 1. "Je pars d'un constat très simple et très partagé : la justice est trop lente, trop peu lisible pour les citoyens, et souvent trop complexe. On voudrait faire bouger les choses de ce point de vue-là", plaide la garde des Sceaux.

Simplifier les procédures. Le budget 2018 du ministère de la Justice bénéficiera d'une hausse de près de 4%. Un vrai motif de satisfaction pour Nicole Belloubet, qui se réjouit notamment de la création de "cent postes de magistrats supplémentaires". "Mais ça ne suffira pas", prévient-elle. "Je pense que c'est une question extrêmement sérieuse, et qu'elle ne pourra pas être résolue par l'augmentation de moyens seulement (…). Il faut vraiment penser en termes de simplification des procédures, de numérisation pour gagner du temps et de la clarté", avance la ministre.

La numérisation, enjeu clé. La numérisation est l'un des chantiers prioritaires de Nicole Belloubet, encouragé dès la campagne présidentielle par le candidat Emmanuel Macron. "500 millions d'euros en cinq ans" y seront consacrés, souligne la garde des Sceaux. Mais que pourrait changer concrètement cette numérisation pour le justiciable ? "Il faut que le citoyen puisse saisir la juridiction en ligne, puisse suivre son affaire en ligne. Il faut par exemple que lorsque vous allez porter plainte au commissariat, le dossier qui est constitué passe directement chez le juge par voie dématérialisée. Tout cela fera gagner du temps et de la lisibilité pour le citoyen", illustre Nicole Belloubet.

Cette "réflexion globale sur le fonctionnement de la justice (…) aura forcément des conséquences sur l'activité que l'on vit dans les tribunaux", a indiqué la ministre, assurant toutefois qu'"il n'y aura fermeture d'aucun lieu de justice".