EDITO - "La nomination de Christian Jacob, un bon signe pour Les Républicains"

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Le député de Seine-et-Marne Christian Jacob a été élu président de Les Républicains. Notre éditorialiste Nicolas Beytout estime que cette nomination est un bon présage pour la reconstruction du parti.

Christian Jacob, député de Seine-et-Marne, a été élu président de Les Républicains dès le premier tour avec 63% des voix, succédant à Laurent Wauquiez. Pour notre éditorialiste Nicolas Beytout, il est l'homme politique le plus à même de recréer l'unité au sein du parti.

 

Les militants Les Républicains ont donc un nouveau président, Christian Jacob. Il a été élu assez confortablement, au premier tous. Est-ce que c’est bon signe pour ce parti ?

Plutôt, oui. Le fait d’être désigné par près des deux tiers des 60 et quelques mille votants, c’est un score plus qu’honorable pour un parti qui présente d’ordinaire tous les symptômes d’une organisation en crise. Avoir un chef bien élu, c’est la première condition pour espérer lancer une reconstruction, et pourquoi pas une reconquête. Surtout si le chef en question est un rassembleur…

Est-ce le cas de Christian Jacob ?

Oui. C’est un chiraquien de naissance, il était très proche de l’ancien président de la République. Et comme chez Jacques Chirac, sa nature profonde, c’est vraiment l’unité du parti. Il était opposé, dans la course à la présidence des Républicains, à deux jeunes députés, très talentueux mais beaucoup plus clivants que lui. L’un plus libéral, l’autre disons plus populiste. En tout cas l’un et l’autre beaucoup moins rassembleurs.

Les voix des militants se sont tout de même assez largement dispersées. Ça veut bien dire que le parti est divisé…

Oui, il est hésitant sur sa ligne politique, et divisé sur sa stratégie d’opposant. Faut-il pratiquer une opposition systématique, au risque de la caricature, ou plutôt laisser ce rôle à Marine Le Pen ? Faut-il au contraire voter parfois avec les députés d’En Marche, au risque de cautionner Emmanuel Macron ? Dans ce jeu politique qui n’a plus vraiment de frontière claire entre la droite et la gauche, reconstruire le corpus idéologique des Républicains ne va pas être une mince affaire.

Et puis, il y a tous les sujets sur lesquels le parti Les Républicains est resté inaudible. Je pense par exemple à l’environnement. Un sujet central dans la nouvelle offre politique aujourd’hui, et sur lequel Les Républicains sont pourtant inexistants. Je pense aussi à des sujets de société comme la PMA…

Donc la feuille de route de Christian Jacob, c’est : arrêter une nouvelle doctrine ?

Oui, ce qui va prendre du temps…

Et dans l’immédiat… ?

Il doit préparer les élections municipales. C’est dans 5 mois seulement, et c’est un scrutin qui devrait être favorable aux Républicains. Accrocher une victoire électorale serait une bonne première étape dans la reconstruction d’une force d’opposition crédible. C’est d’ailleurs un point essentiel, un enjeu de démocratie. Emmanuel Macron fait tout, aujourd’hui, pour réduire le duel politique à une bataille contre Marine Le Pen, contre le populisme. Briser ce combat trop simpliste, dont on voit les dangers en Grande-Bretagne, en Italie, aux Etats-Unis, c’est tout ça qui se joue dans la reconstruction d’une opposition.