Nomination d'un Premier ministre : la stratégie de l'attentisme d'Emmanuel Macron

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Louis de Raguenel / Crédits photo : ALAIN JOCARD / POOL / AFP , modifié à

"À partir de" mardi nous devrions connaître le nom du prochain Premier ministre, a fait savoir l’Élysée la semaine dernière. On le sait, le président peut parfois prendre son temps. À ce stade, le constat est clair : rien ne bouge et il est difficile de comprendre la stratégie du chef de l'État. 

Le nom du prochain Premier ministre connu mardi ? On le sait, Emmanuel Macron peut parfois prendre son temps. Vendredi dernier, le chef de l'État a reçu Lucie Castets et les responsables du Nouveau Front populaire, puis Laurent Wauquiez. Ce lundi, c'est au tour de Marine Le Pen, Jordan Bardella et Éric Ciotti. Et pour le moment, rien ne bouge et même au sein du gouvernement démissionnaire, peu de ministres parviennent à décrypter le plan du président. 

"Le président savait à l'avance que les consultations ne donneraient rien"

Un poids lourd du gouvernement insiste : "Le président savait à l'avance que les consultations ne donneraient rien". Un conseiller de l'Élysée explique que le chef de l'État cherche en quelque sorte "un mouton à cinq pattes" : soit un profil issu de la droite sociale, comme Xavier Bertrand , soit une personnalité issue de la gauche régalienne, comme Bernard Cazeneuve . Même si le président de la République est à la recherche d'autres noms. 

Initialement, l'objectif était de trouver une figure capable de rassembler "une majorité stable". Mais face au blocage de la situation, l'Élysée tente désormais de débusquer une personnalité capable d'éviter une motion de censure. Car Emmanuel Macron a une obsession : faire voter le budget. Sinon, redoute un conseiller ministériel : "Les Français diront que le problème, c'est le président". 

Pour terminer, Emmanuel Macron est prisonnier du temps. Deux possibilités pour le chef de l'État : faire connaître son choix ce soir ou demain matin, avec passation des pouvoirs dans la foulée. Ou encore, attendre la fin des Jeux paralympiques. Car l'Élysée veut éviter à tout prix de se voir reprocher le parasitage de ces Jeux en raisons d'intrigues politiques. En cas de fumée blanche, l'Élysée a fait savoir qu'Emmanuel Macron pourrait prendre la parole pour expliquer son choix aux Français.