Édouard Philippe entame vendredi un ultime et vaste tour de table pour échanger avec les élus locaux concernés par le très controversé projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, avant que l'exécutif ne tranche définitivement d'ici à la fin du mois.
Une dernière série d'entretiens. Maires, présidents d'agglomérations, de conseils départementaux, dirigeants régionaux, députés et sénateurs se succéderont auprès du Premier ministre à Matignon pour faire valoir leurs positions dans ce dossier ultra-sensible, auquel Emmanuel Macron a promis d'apporter une réponse rapidement.
Une évacuation irrémédiable. Cette "phase ultime de concertation", destinée à nourrir le choix final de l'exécutif, permettra aussi d'évoquer l'évacuation du site de Notre-Dame-des-Landes, qui sera ordonnée quelle que soit l'option retenue, a promis Édouard Philippe. "Il faut que la ZAD [zone d'aménagement différé ou zone à défendre] soit démantelée et elle le sera", a insisté le président de l'Assemblée nationale François de Rugy, appuyé par la députée LREM Sophie Errante, qui attend surtout que soit mis "un terme aux situations de non-respect des droits vécues par les riverains".
Les députés locaux majoritairement favorables au projet. L'ex-écologiste, réélu député sous la bannière de La République en marche, dira vendredi au Premier ministre "qu'il n'y a pas de consensus absolu des élus en faveur du transfert de l'aéroport à Notre-Dame-des Landes". Lui-même est opposé à ce "projet inutile et assez anachronique" mais reste assez isolé en Loire-Atlantique. Des dix députés du département (neuf LREM, un MoDem), six ont clairement affirmé leur soutien au nouvel aéroport, deux s'en remettent à la décision de l'exécutif et deux autres s'affichent contre (François de Rugy et Sarah El Haïry). Parmi les cinq sénateurs, seul l'écologiste Ronan Dantec est opposé au projet.
Un rapport critiqué. Le rapport des trois médiateurs, qui éclaire d'un jour nouveau l'hypothèse d'un réaménagement de l'aéroport existant, sera vendredi sous le feu des critiques de plusieurs élus.
"De manière involontaire ou volontaire, le rapport n'intègre pas certains éléments : la problématique de l'évolution du trafic, les problématiques liées aux pollutions sonores et aux particules fines, l'application stricte de la loi littoral", pointe le maire (DVG) de Saint-Aignan, commune située en bout de piste de l'actuel aéroport.