Le ton monte. Un nouvel accrochage a opposé mercredi Manuel Valls et Ségolène Royal. Le Premier ministre a affirmé, sur France Inter, que la parole de la ministre de l'Environnement, qui continue d'exprimer son opposition à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, avait affaibli "l'autorité de l'État". Quelques heures plus tard, l’intéressée a fait savoir qu'elle ne polémiquait pas, préférant "cherch[er] des solutions".
"Ce n'est pas n'importe quelle personnalité, Ségolène Royal". À la question "la parole de Ségolène Royal affaiblit-elle l'autorité de l'État ?", le Premier ministre a répondu : "Oui. Bien sûr, quand on s'exprime, et ce n'est pas n'importe quelle personnalité, Ségolène Royal". Il a assuré respecter la parole de sa ministre de l'Environnement, mais souligné qu'il fallait aussi "respecter la parole de l'État".
"Je ne polémique pas." Un commentaire que la ministre de l'Environnement semble avoir peu goûté. Mercredi, à la sortie du Conseil des ministres, elle a adressé sa réponse au Premier ministre. "Je ne polémique pas, moi, je cherche des solutions", a déclaré devant les journalistes, qui attendaient dans la cour de l’Elysée, l’ex-présidente de Poitou-Charente, assurant que "[sa] ligne, ça a toujours été la réconciliation entre la protection de l'environnement et le développement économique".
"Cela se fera". Cette nouvelle passe d'armes intervient après des semaines de défis lancés par la ministre de l'Environnement. Mi-octobre, elle avait appelé à "arrêter les frais" dans ce dossier. Une opposition à la mise en oeuvre du projet qu'elle a de nouveau exprimé dimanche, allant jusqu'à évoquer l'hypothèse d'un nouveau référendum. Sur France Inter, le Premier ministre a répété sa détermination à évacuer "progressivement" le site de Notre-Dame-des-Landes "à partir de cet automne". "Cela se fera", a-t-il assuré.