Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a réglé ses comptes samedi avec Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann, après leur décision de quitter le PS, expliquant que les socialistes ne seraient "jamais populistes", et dénonçant une voie qui "est celle de la surenchère".
"Nous n'avons jamais emprunté cette voie-là, celle du populisme", a-t-il déclaré lors d'un Conseil national des socialistes à Paris. "Car si nous l'avions suivie, alors nous n'aurions pas aboli la peine de mort", ni mis en oeuvre le mariage pour tous, a-t-il expliqué.
"Alors chers camarades nous ne serons jamais populistes. Socialistes oui. Écologistes oui, démocrates oui. Populistes jamais. C'est le désaccord profond que j'ai avec Emmanuel Maurel", a lancé le député de Seine-et-Marne.
"La gauche s'est toujours battue contre le populisme". "Le populisme c'est d'abord une façon de tromper le peuple. Nous ne l'avons jamais été, nous ne le serons jamais. Il y a parfois la nécessité de devancer sur un certain nombre de sujets l'opinion publique (...) Je suis convaincu que la politique c'est fédérer autour d'un projet (...) La gauche s'est toujours battue contre le populisme", a insisté Olivier Faure auprès de la presse.
Dans son discours, Olivier Faure a dit son souhait de continuer sur la voie des socialistes, "qui n'est pas celle de la surenchère. Parce que la surenchère, c'est toujours le chemin le plus court pour passer des causes communes aux illusions perdues" -une allusion évidente au nom du club créé par le courant d'Emmanuel Maurel avec le MRC, "Nos causes communes".
Marie-Noëlle Lienemann huée. Ce conseil national du PS consacré à la question des européennes se tenait au lendemain de l'annonce du départ du PS du député européen Emmanuel Maurel, le chef de file de l'aile gauche du parti, avec une partie de ses troupes.
Sans surprise, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann a suivi son exemple samedi. Venue expliquer son choix devant ses camarades socialistes, elle a été accueillie à la tribune par des huées, selon des participants. Les proches de Stéphane Le Foll ont quitté la salle en signe de protestation.
"Elle rompt avec le PS, elle ne rompt pas avec les mandats qu'elle détient par le Parti socialiste. Elle a a été élue sur une liste, la moindre des choses serait qu'elle dise qu'elle quitte le Sénat. Elle y reste", a de son côté torpillé Olivier Faure devant la presse.