Près de 300.000 personnes sont attendues sur les Champs-Élysées, à Paris, lundi soir. Dès 23h30, un feu d'artifice et un spectacle sur le thème de la fraternité seront proposés aux habitants de la capitale, dans une ambiance que la mairie espère festive. "Le quartier a été éprouvé par plusieurs semaines difficiles", notamment du fait de la mobilisation des "gilets jaunes", parfois émaillée de violences, explique sur Europe 1 Emmanuel Grégoire, 1er adjoint à la mairie de Paris. "L'idée est de mettre entre parenthèses les différences, les divergences qu'il peut y avoir et de faire en sorte que ce soir, ce soit une belle fête pour tout le monde."
Un "vrai risque" pour l'emploi. "Ce sont des images qui feront le tour du monde, pour redonner une image plus positive de Paris parce que le vrai risque pour les commerçants et pour l'économie de notre pays en général, c'est qu'il y ait un tassement de la fréquentation touristique", poursuit Emmanuel Grégoire. "Ce serait un vrai risque pour tout le monde et notamment pour l'emploi."
Le 1er décembre notamment, le troisième samedi de mobilisation a donné lieu à de multiples violences avec l'Arc de triomphe dégradé et des scènes de guérilla dans plusieurs quartiers huppés alentours. "Il y a eu quelques signaux négatifs, notamment des annulations sur la fréquentation touristique", affirme le 1er adjoint à la mairie de Paris. "Cette inflexion ne doit pas être durable. À l'époque des attentats (du 13-Novembre, ndlr), il y avait eu un trou d'air, il avait été rattrapé. Il faut vraiment qu'on arrive à redonner une image d'accueil, sans remettre en cause la légitimité de la mobilisation sociale. C'est aussi une image qu'a notre pays traditionnellement dans le monde. Mais il faut pouvoir conjuguer tout ça."
"Être respectueux les uns des autres". Que répond la mairie aux "gilets jaunes", dont certains ont d'ores et déjà annoncé leur volonté de s'inviter aux festivités ? "Qu'ils soient festifs et non-violents", pose Emmanuel Grégoire. "Ce soir, c'est un moment de fête. Qu'ils respectent ce mot d'ordre qui est de faire la fête tous ensemble, d'être respectueux les uns des autres et des biens communs. Ça leur permettra ensuite de repasser à un mouvement plus revendicatif, plus traditionnel (…)"
Pour assurer la bonne tenue de l’événement, 12.000 policiers sont mobilisés au sein de la capitale. "Les conditions de sécurité sont assez exceptionnelles. Elles le sont depuis plusieurs années en raison du risque terroriste", souligne l'adjoint parisien. "En même temps, il faut pouvoir faire la fête librement, circuler librement. Le conseil qu'on peut passer, c'est de venir un peu plus tôt compte tenu des mesures de sécurité."