Nouvelle-Calédonie : «Ça donne l’image d’un État qui a totalement perdu le contrôle», estime Bruno Retailleau

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Julien Moreau // Crédits photo : LUDOVIC MARIN / AFP

Un millier de policiers et gendarmes supplémentaires sont en train d'être déployés en Nouvelle-Calédonie, où la situation "reste très tendue", a affirmé Gabriel Attal, ce jeudi, lors d'un Conseil de défense. Bruno Retailleau, sénateur LR, est revenu sur le déferlement de violences qui embrase le territoire ultramarin.

Depuis quelques jours, la situation est "très tendue" en Nouvelle-Calédonie . Gabriel Attal l'a confirmé ce jeudi 16 mai, et annoncé l'envoi de forces de sécurité supplémentaires pour sortir ce territoire du Pacifique Sud de la grave crise dans laquelle il est plongé, sur fond de révolte contre une réforme électorale controversée. L'armée s'est également déployée pour "sécuriser" les ports et l'aéroport du territoire, désormais sous le régime de l'état d'urgence décrété par le gouvernement mercredi soir.

Pour Bruno Retailleau, le président du groupe Les Républicains au Sénat , la sécurité sur le territoire français a atteint un niveau apocalyptique rarement vu. "Le sentiment qui domine aujourd'hui chez nos compatriotes, c'est un sentiment d'effarement devant l'effondrement de l'État régalien", a déclaré le sénateur LR sur les antennes d’Europe 1. 

Réhabiliter la prison

Ce dernier était présent, il y a quelques jours, sur l’île de Mayotte, pour se rendre compte d'une autre situation désastreuse. En février, l'île était bloquée par des collectifs citoyens protestant contre l'immigration illégale et la délinquance. "J'étais il y a quelques jours à Mayotte où j'ai rencontré des femmes qui sont mobilisées dans des collectifs pour dénoncer les violences. Elles m'ont dit, si l'État n'est pas capable de rétablir l'ordre public, alors il faudra s'armer et nous devrons rendre justice nous-mêmes", a rapporté Bruno Retailleau.

Pour lui, les événements en Nouvelle-Calédonie donnent une "image terrible d'un État qui semble avoir totalement perdu le contrôle". Pour sortir de l'ornière, le sénateur appelle à une révolution en matière de politique pénale. "Depuis les années Hollande, on a des ministres de la Justice qui viennent de la gauche judiciaire et qui considèrent que la prison, c'est abominable. Ils font croire que les coupables sont quelque part victimes de la société, qu'il faut toujours leur trouver une sorte d'excuse", a analysé Bruno Retailleau. 

Comme Eric Ciotti, il y a quelques semaines, Bruno Retailleau pense qu’il faut réhabiliter la prison avec des courtes peines, y compris pour les jeunes, suivant ainsi un modèle institué aux Pays-Bas. "Les prisons, on nous fait comprendre que c’est compliqué d’en construire. Mais on a été capable de reconstruire Notre-Dame en cinq ans, on a été capable de faire construire un village olympique. Faisons en sorte qu'on allège les contraintes pour construire des prisons", a conclu le sénateur LR.