Depuis une semaine, la Nouvelle-Calédonie est en proie à des émeutes. Une flambée de violence directement liée à l'adoption du projet de réforme constitutionnelle pour dégeler le corps électoral de l'archipel. Une question qui divise la classe politique et qui touche au processus d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie. Un parti vient de faire volte face à ce sujet : le Rassemblement national. Jusque-là hostile à l'indépendance, il propose désormais un quatrième référendum dans 40 ans. Comment expliquer ce revirement ?
Stratégie de normalisation
Une inflexion dans la droite ligne de la stratégie de normalisation adoptée depuis des années par Marine Le Pen. La patronne du RN tient à apparaître dans une posture d'apaisement. Elle est convaincue que c'est une nécessité pour s'installer à l'Élysée en 2027, alors que, selon les sondages, la peur du désordre reste le principal frein à l'accession au pouvoir de son parti.
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Rassurer en jouant la carte de la modération sur certains sujets comme sur la question calédonienne. Une manière aussi de continuer à bâtir l'image d'une opposition crédible, quitte à abandonner une forme de radicalité à ses adversaires, qu'ils soient de droite comme Reconquête ou de gauche comme les Insoumis. "Nos évolutions aujourd'hui sur la Nouvelle-Calédonie ou hier sur l'Union européenne peuvent donner le sentiment que nous n'avons pas de colonne vertébrale", reconnaît un cadre du RN. "Mais cette perception est totalement marginale chez les Français et nous en sortons renforcés", analyse-t-il.