Nouvelle-Calédonie : la levée de l'état d'urgence, le pari politique d'Emmanuel Macron 1:27
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Jacques Serais / Crédit photo : LUDOVIC MARIN / POOL / AFP , modifié à
Première nuit sans état d'urgence en Nouvelle-Calédonie, depuis le 15 mai dernier. Emmanuel Macron a décidé de ne pas le prolonger, bien qu'il eût posé comme condition initiale la levée des barrages pour ne pas proroger cette mesure. En prenant cette décision, le président de la République prend là un pari risqué. 

Emmanuel Macron a décidé de ne pas prolonger l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie. Le chef de l'État préfère se dédire et ne pas suivre à la lettre la condition qu'il avait lui-même fixé lors de son déplacement dans l'archipel : "Nous sommes en état d'urgence. Il ne sera levé qui si chacun, en sa responsabilité, appelle à lever les barrages". 

Emmanuel Macron fait le pari que cette nouvelle stratégie permettra le déblocage des routes

Cinq jours plus tard, les barrages sont toujours là, mais l'état d'urgence est levé. Selon l'Élysée, l'objectif est notamment de permettre les déplacements sur les barrages des élus, en mesure d'appeler à leur levée. Autrement dit, bien que cela n'ait pas été fait ces derniers jours, Emmanuel Macron fait le pari que cette nouvelle stratégie permettra le déblocage des routes. 

Un geste d'apaisement, de désescalade, soutient-on dans son entourage pour démontrer sa volonté de résoudre cette crise. Un pari risqué. Et le président de la République lâche du lest à ses opposants. Mais son geste peut ne pas être suivi d'effet. Pour se prémunir d'avance de tout constat d'échec, la présidence a donc pris soin de ne surtout pas fixer d'objectifs précis, de ne pas poser une nouvelle condition, avec, par exemple, une nouvelle date limite pour la levée des barrages. Le pari présidentiel est cette fois celui du temps long.