Ils assument une stratégie d'obstruction parlementaire. Vent debout contre la réforme des retraites, les Insoumis ont déposé pas moins de 19.000 amendements lors des travaux de la commission spéciale de l'Assemblée nationale, dont les travaux ont commencé cette semaine. Invité jeudi d'Europe 1, le député de l'Oise Éric Woerth regrette que "90% des amendements n'ont aucun sens", et tacle une nouvelle fois le projet de l'exécutif, notamment en matière de financement, et les réponses "extrêmement vagues" du gouvernement.
Au micro d'Aurélie Herbemont, le président de la commission des Finances au Palais Bourbon se montre pessimiste quant à la suite des travaux de la commission, alors que cette dernière doit les boucler mardi. "On ne terminera pas", prévoit-il, "sauf si les Insoumis abandonnent leurs amendements. Et la commission se terminera sur un constat d'échec. On n'aura pas vu tout le texte".
Le projet du gouvernement "n'intègre aucun élément de financement"
"On parle toutes les nuits, et parfois sur des sujets qui n'ont aucun sens", regrette encore Éric Woerth, selon qui "90% des amendements n'ont aucun sens". Et de poursuivre : "Ce que je souhaite, c'est qu'on aille plus loin avec le gouvernement, qui n'a pas discuté avec nous en dehors de l'Assemblée".
Revenant sur le projet de l'exécutif, l'ancien ministre du Travail déplore qu'il n'intègre "aucun élément de financement". Or, ajoute-t-il, "c'est la clé d'un système de retraites". "Dès qu'on pose une question sur le financement, on a des réponses extrêmement vagues", tacle encore Éric Woerth, notant que cette question est réservée à la conférence de financement, qui se tient depuis le 30 janvier et réunit gouvernement et partenaires sociaux. "Ce n'est pas bien pour l'Assemblée et le parlement d'avoir un texte aussi incomplet. C'est limite", conclut l'élu.