Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a souhaité lundi le départ du gouvernement de Damien Abad, accusé de viols, appelant à "respecter la parole des femmes". Pour Sandrine Rousseau, "la question n'est pas sa démission à lui, mais le fait qu'il soit démis de ses fonctions par principe de précaution".
Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a souhaité lundi le départ du gouvernement de Damien Abad, accusé de viols , appelant à "respecter la parole des femmes". "Si j'étais Premier ministre, je dirais à Damien Abad : 'je n'ai pas de raison particulière de penser que les femmes mentent, parce que je ne vois pas les raisons qui les motiveraient à cela. Il y a un doute qui existe aujourd'hui. La parole des femmes doit être respectée. Donc, dans l'attente d'une décision de justice, je souhaite que tu ne sois pas au gouvernement'", a-t-il déclaré sur France Inter à propos du ministre des Solidarités tout juste nommé.
La question du principe de précaution mise en avant
Olivier Faure a évoqué une "mesure de précaution" qui "ne met pas en cause la présomption d'innocence". Pour Sandrine Rousseau, finaliste de la primaire EELV, "la question n'est pas sa démission à lui, mais le fait qu'il soit démis de ses fonctions par principe de précaution".
"Je pense qu'Elisabeth Borne devrait lui dire qu'il n'a pas sa place (au conseil des ministres, NDLR) et que ça n'est pas une question de démission personnelle. Elle doit prendre ses responsabilités". Il faut envoyer un message assez fort aux femmes, que leur parole compte. Ce n'est pas qu'une rumeur, il y a une plainte qui a été déposée. Visiblement, LREM était au courant, visiblement le cabinet d'Élisabeth Borne a été informé avant la sortie de l'article", a-t-elle ajouté sur RTL lundi.
Jacob assure n'avoir "jamais été saisi"
De son côté, Éric Zemmour , candidat Reconquête! à la présidentielle invité sur Cnews, s'est dit "méfiant" et "dubitatif sur les méthodes de Mediapart qui fait la quête de la délation permanente", se positionnant contre "le principe de précaution" mais favorable au "respect de la présomption d'innocence".
Christian Jacob, président LR, a lui assuré au Point n'avoir "jamais été saisi, ni par l'Observatoire des violences sexuelles et sexistes ni par les services de l'Assemblée nationale". Il a souligné que face aux "rumeurs d'une plainte déposée (...) en 2017", Damien Abad "avait répondu que tout cela était faux et qu'il n'avait d'ailleurs jamais été convoqué par la justice".
Des accusations réfutées par Damien Abad
Nommé ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad, lui-même handicapé, fait face à de graves accusations de viols dans un article publié samedi par Médiapart, ce qu'il nie "avec la plus grande force" .
Selon le site d'informations, deux femmes, dont le journal a recueilli les témoignages, accusent Damien Abad, 42 ans, de viol en 2010 et 2011. Un signalement a été effectué la semaine dernière auprès de LR, LREM et de la justice qui dit l'analyser. Le parquet de Paris a déjà classé sans suite deux plaintes en 2012 et en 2017 de l'une des plaignantes.