Il goûte peu la verticalité du pouvoir macronien. Invité lundi de la matinale d'Europe 1, Boris Vallaud, le porte-parole du Parti socialiste, a vivement critiqué l'exercice du pouvoir par Emmanuel Macron, allant même jusqu'à lui reprocher une dérive "césariste". "Je suis très critique à l'égard de cet exécutif et du gouvernement, de cette espèce de césarisme, cette façon de n'écouter personne et de marcher sur les corps intermédiaires", tacle-t-il. "Je suis convaincu, en particulier dans des moments difficiles, que l'on a besoin d'une démocratie vivante, avec des partis politiques qui fonctionnement", explique le député Nouvelle gauche des Landes.
"Unilatéralisme" du pouvoir. "Il ne suffit pas de la proclamer, il faut qu'en acte il y ait de la démocratie sociale et du dialogue sociale. Bien souvent, ça n'a pas été le cas sur tout un tas de dossiers", déplore Boris Vallaud alors même que le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats de cheminots se poursuit sur la réforme du rail. "On a besoin de corps intermédiaires, on a besoin de lieux dans lesquels les compromis se nouent, où chacun vient avec ce qu'il est, avec ses convictions, et pas une forme d'unilatéralisme qui ne sert pas la démocratie".
"Le PS est dans l'opposition parce que c'est un exécutif qui fait la politique de quelques-uns et qui ne fait pas la politique des droits de 'l'homme pauvre' comme le prétend le porte-parole du gouvernement… J'ai cru que c'était un article du Gorafi, que c’était une plaisanterie", relève encore l'élu à propos d'une tribune de Benjamin Griveaux dans les colonnes du Parisien. "Dans le pays des droits de l'Homme, nous remettons au cœur de notre combat les droits de l'homme pauvre. Cet homme pauvre, sans doute, n'a pas voté aux dernières élections. Mais c'est pour lui que nous nous battons", écrit ainsi le responsable politique.
"Le mécontentement est partout". Et alors que le PS peine à faire entendre sa voix au milieu du mouvement social qui a encore battu le pavé dans plusieurs villes samedi, Boris Vallaud assure que la grogne dépasse désormais le seul cadre syndical et militant. "Le mécontentement n'est pas que dans la rue. Aujourd'hui il est partout, dans les Ehpad et les maisons de retraite, parce que la souffrance du personnel fait la maltraitance des résidents. Il est dans les hôpitaux avec une situation explosive, il est dans les villages ou les trésoreries ferment", énumèrent-il.
"Je ne disqualifie pas les manifestations de mécontentement quel qu'en soit la forme. Je dis : le mécontentement est bien plus important que ce qui a pu apparaître dans les différentes manifestations", conclut-il.