La députée FN Marion Maréchal-Le Pen participe samedi à une université d'été catholique dans le Var. Une invitation du diocèse de Fréjus-Toulon qui suscite des remous dans les rangs épiscopaux. Car c'est la première fois qu'un membre du Front national est invité en tant que tel à participer à un événement organisé par l'Eglise catholique.
"Elle n'est pas invitée à faire le cathé aux enfants". Invité d'Europe 1 samedi matin, le Père Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles, a d'abord tenu à remettre cette invitation dans son contexte. "Marion Maréchal Le Pen n'est pas invitée à faire le sermon de la grand-messe ni à faire le catéchisme aux enfants, elle est invitée à participer à une table ronde dans le cadre d'une université d'été, celle du diocèse de Toulon", a souligné le Père Bruno Valentin.
"Le dialogue n'est pas un exercice de complaisance". Pour le prêtre du diocèse de Versailles, la participation de Marion Maréchal-Le Pen, réputée proche des milieux catholiques traditionalistes, n'est en rien révélateur d'un changement de position de l'Eglise vis-à-vis du Front national". Ce qui change, c'est l'organisation de ces universités d'étés au sein de l'Eglise catholique. "Il y a chez les jeunes un désir de dialogue sans tabou et je m'en réjouis", a insisté le Père Bruno Valentin.
"Elle va être mise devant ses contradictions". Au risque de rendre le FN respectable ? "Il n'y a aucune raison d'avoir peur du dialogue parce que le dialogue n'est pas un exercice de complaisance", estime le prêtre du diocèse de Versailles. "Le dialogue, c'est aussi l'occasion de mettre les uns et les autres devant leurs contradictions, de les appeler à la cohérence. "Marion Maréchal-Le Pen dit sa foi chrétienne, samedi matin à la Sainte Baume, elle va être mise devant ses propres contradictions sur des sujets brûlants", comme le drame des migrants. "On a des choses à dire à Marion Maréchal-le Pen qui se dit chrétienne et tant mieux", conclut le Père Bruno Valentin.
Le porte-parole de la Conférence des évêques de France, Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, a, lui, rappelé dans de La Croix que "la position de l’Église en France sur le Front national n’avait pas varié". "Nous continuons de dire que le rejet de l’étranger, le refus de l’accueil de l’autre, une conception et une vision de la société renfermées sur la peur, posent problème. Un certain nombre de points développés par le Front national ne sont pas conformes à la vision que l’Évangile nous invite à défendre". Pour le prélat, "si le FN dit qu’il a évolué, c’est à lui de le prouver".