"On m'a imposé le 49.3", a déclaré jeudi soir Manuel Valls, qui souhaite supprimer de la Constitution cette disposition permettant l'adoption de projets de loi sans vote, dont il a fait usage à deux reprises quand il était Premier ministre.
Les frondeurs pointés du doigt. Dans son programme de candidat à la primaire de la gauche en vue de l'élection présidentielle du printemps, il propose de supprimer cette procédure, sauf pour les textes budgétaires. Une volte-face qui a surpris une partie de son camp. "On m'a imposé le 49-3", a-t-il déclaré jeudi dans le cadre de "L'émission politique" sur France 2, désignant "ce qu'on appelle les frondeurs", les députés socialistes en désaccord avec la politique du gouvernement. "J'ai obtenu l'accord de la très grande majorité des parlementaires socialistes (...), l'accord des syndicats réformistes comme la CFDT et la CFTC mais je n'ai pas trouvé le soutien d'une cinquantaine de députés socialistes", a-t-il expliqué. "Il fallait, à ce moment-là, l'imposer."
"Tirer des leçons de l'expérience". L'utilisation de cet article sur deux textes - concernant la relance de l'Économie et la réforme du Code du travail - lui a beaucoup été reprochée. "J'ai bien compris (...) ce que cela donnait comme sentiment de brutalité, d'autant plus qu'il a fallu l'utiliser dès le début de la discussion parlementaire", a dit jeudi Manuel Valls. "On doit tirer des leçons de l'expérience."