Cette proposition, notamment portée par les sénateurs Stéphane Ravier et Sébastien Chenu, n'a aucune chance d'aboutir, le Rassemblement national ne disposant pas de suffisamment d'élus pour avoir un droit de tirage.
Le député Sébastien Chenu et le sénateur Stéphane Ravier, tous deux RN, sont revenus à la charge mercredi sur les ONG qu'ils jugent "complices des passeurs", s'appuyant sur des propos du ministre de l'Intérieur pour réclamer une commission d'enquête parlementaire.
Les déclaration polémiques de Christophe Castaner. Tout en assurant que les ONG "jouent un rôle essentiel pour apporter de l'aide aux migrants" en Méditerranée, Christophe Castaner avait estimé vendredi qu'elles "ont pu se faire complices" des passeurs et les avait appelées à "avoir une attitude responsable". Il s'est défendu mardi de toute "ambiguïté", affirmant n'avoir "jamais remis en doute la sincérité des ONG". Pour Sébastien Chenu, les propos du ministre "valident" ce que son parti affirme "depuis longtemps". Dès dimanche, la tête de liste du RN pour les élections européennes Jordan Bardella avait ironisé dans le Grand Rendez-vous sur Europe 1 sur le fait que son parti avait "eu raison un peu tôt".
Proposer la création d'une commission d'enquête. "Maintenant que tout le monde reconnaît que nous n'exagérons pas, [...] on allume un warning en disant : là il y a visiblement un consensus sur la question, c'est-à-dire que quelles que soient les étiquettes politiques [...] il y a probablement des complicités entre passeurs et ONG. Eh bien faisons la lumière", a déclaré Sébastien Chenu, lors d'un point de presse. Le RN entend déposer une proposition de résolution à l'Assemblée nationale pour la création d'une commission d'enquête sur les activités des ONG intervenant en Méditerranée. Celle-ci n'a toutefois aucune chance de prospérer, le RN ne disposant pas d'un droit de tirage pour la créer.
SOS Méditerranée. Le sénateur Stéphane Ravier, qui avait, lui, déjà déposé une telle proposition de résolution en juillet 2018 à la chambre haute, a fait valoir que la démarche visait à "faire en sorte qu'il n'y ait plus de morts" parmi les migrants en Méditerranée. L'association SOS Méditerranée a réfuté à plusieurs reprises être "complice de réseaux de passeurs, de trafic d'êtres humains", promettant d'attaquer en diffamation ceux qui "criminalisaient" les actions de son bateau de sauvetage en mer, l'Aquarius.