Dans son projet de loi asile-immigration, le gouvernement entend "réduire le champ de protection contre les décisions portant obligation de quitter le territoire français (OQTF)". Pour Didier Leschi, directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), invité d'Europe Matin mercredi, "il faut des engagements réciproques" avec les pays des ressortissants.
Le projet de loi asile-immigration du gouvernement sera présenté en Conseil des ministres à la mi-janvier avant d'être examiné à l'Assemblée nationale et au Sénat. Mais avant cela, le document de 25 pages comprenant 26 articles est scruté par le Conseil d'État. Dans ce texte, plusieurs points sont abordés comme la meilleure intégration des personnes immigrées, la lutte contre le travail illégal, les sanctions à l'encontre des passeurs mais aussi l'expulsion des étrangers "ne respectant pas les valeurs de la République et commettant des infractions sur le territoire national".
"Il faut que les pays acceptent une régulation faite conjointement"
Gérald Darmanin souhaite aussi "réduire le champ de protection contre les décisions portant obligation de quitter le territoire français (OQTF)". Encore faut-il que les pays acceptent de reprendre ces ressortissants sous OQTF. "C'est une question majeure. Si on veut qu'il y ait une politique des visas ouverte, il faut que les pays acceptent une régulation faite conjointement, il faut que les pays acceptent de reprendre les personnes qui ne sont pas habilitées à rester sur le territoire. Sinon, il n'y a pas de confiance possible", a assuré Didier Leschi, directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), invité d'Europe Matin mercredi.
"La confiance c'est le fait qu'il y ait une réciprocité dans les engagements. La volonté du gouvernement c'est de redire aux pays principaux pourvoyeurs de clandestins de jouer le jeu car ce sont les pays qui bénéficient le plus de visas pour venir en France." En déplacement à Alger il y a deux jours, le ministre de l'Intérieur a mis un terme à la crise diplomatique entre la France et les pays du Maghreb, en annonçant un retour à la normale de l'octroi de visas aux ressortissants algériens , après ceux de Tunisie fin août et du Maroc, vendredi.
"L'Algérie a dû bénéficier de 70.000 ou 80.000 visas cette année"
La Tunisie, l'Algérie et le Maroc sont les premiers pays bénéficiaires de visas. "L'Algérie a dû bénéficier de 70.000 ou 80.000 visas cette année. Il faut qu'en contrepartie, ces pays acceptent de reprendre ceux qui n'ont pas à rester sur le territoire français", a assuré Didier Leschi au micro d'Europe 1. "Nous avons une partie de la migration qui est la projection du chaos du monde et toute la question pour nous, c'est de savoir comment on le réfléchit et on le prend en charge", a noté le directeur de l'Ofii.