Au micro de Sonia Mabrouk, Jordan Bardella, président du RN, a répondu aux critiques fustigeant la présence du parti à la flamme à la cérémonie de Panthéonisation de Missak Manouchian, résistant à l'occupant nazi et étranger. "Inacceptable", "insupportable", déplorent le comité de soutien à la panthéonisation de Missak Manouchian et les familles, qui accusent le Front national, dont le RN est l'héritier, d'avoir été fondé par des "nazis et des collaborationnistes". Le président du RN estime, lui, que la présence de son parti est légitime : "à chaque fois que la République nous convoque, nous répondons à son appel".
"Nous y serons évidemment pour commémorer l'entrée au Panthéon de ceux qui ont lutté pour défendre une certaine idée de la France, une idée de la France libre", poursuit-il. Dans une interview accordée au journal l'Humanité, Emmanuel Macron a estimé que "les forces d'extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes" à cette cérémonie. Jordan Bardella déplore les propos du Président : "Il utilise des moments qui devraient être des moments d'unité nationale pour attiser des polémiques, pour opposer les Français les uns aux autres". "Nous avons le premier groupe d'opposition à l'Assemblée et il est bien normal que nous soyons présents dans ce type de moments importants pour la République française", détaille-t-il.
"L'histoire est complexe"
Pour le chef du Rassemblement national, la présence d'anciens vichystes parmi les fondateurs du Front National, ancien Rassemblement national, n'est pas un obstacle à la présence de son parti lors de cette cérémonie : "On peut refaire l'histoire (...) mais il y avait aussi Monsieur Mitterrand qui a été l'un des compagnons de route de Monsieur Bousquet (ancien haut-fonctionnaire et collaborateur du régime nazi NDLR), et Monsieur Mitterrand a également reçu des mains du maréchal Pétain l'une des plus hautes distinctions du régime".
Il estime que "l'histoire est complexe" et que les observations du passé des partis politiques doivent se faire "pour l'ensemble du spectre politique". "Marine Le Pen a rappelé que son grand- père avait son nom sur le monument aux morts de la Trinité en Bretagne et qu'une partie de sa famille a donné sa vie pour défendre la France libre. Je déplore que le Président de la République, qui est le Président de tous les Français utilise l'histoire nationale pour faire de la politique politicienne. C'est indigne", conclut-il.