80 ans jour pour jour après son exécution au Mont Valérien, le 21 février 1944, le résistant communiste Missak Manouchian va entrer au Panthéon, accompagné de sa femme Mélinée Manouchian, lors d’une cérémonie millimétrée présidée ce soir par Emmanuel Macron.
>> À LIRE AUSSI - PORTRAIT - Poète apatride, rescapé du génocide arménien, résistant... Qui était Missak Manouchian ?
Un discours pour marquer "l'ultime reconnaissance de la République à la résistance communiste et étrangère"
Couvert d'un drapeau français et porté par des soldats de la Légion étrangère, le cercueil de Missak Manouchian remontera la rue Soufflot pour arriver au pied du Panthéon à 18h30. Sur le chemin, la chanson "Ils sont tombés" de Charles Aznavour accompagnera la dépouille du résistant. Un titre qui ne doit rien au hasard, puisque les parents du chanteur décédé en 2018 avaient caché les Manouchian durant l'Occupation à Paris.
Sa lettre à son épouse Mélinée, écrite quelques heures avant qu'il soit fusillé par les nazis en 1944, sera lue par Patrick Bruel. Des mots qui contribuèrent à faire entrer Missak Manouchian dans la légende. "Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée, dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m'arrive comme un accident dans ma vie, je n'y crois pas, mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais."
Après un spectacle de son et lumière, le cercueil franchira les portes du mausolée. Emmanuel Macron prononcera alors un discours pour marquer "l’ultime reconnaissance de la République à la résistance communiste et étrangère", souligne l'Élysée. L'occasion de rappeler qu'être Français ne tient pas "à l’origine, à la religion, au prénom, mais à la volonté [et] "que la France, c'est l’universalisme, l’ouverture et l’accueil", insiste un conseiller du Président.
À l'issue de la cérémonie, le corps de Missak Manouchian reposera dans le caveau 13, aux côtés de Maurice Genevoix et de Josephine Baker.