L'Assemblée a donné mercredi soir son feu vert à la fusion des quatre premiers arrondissements de Paris, mesure phare du projet de loi sur la réforme du statut de la capitale, voulue par Anne Hidalgo, maire PS, mais dénoncée par la droite. Alors que le Sénat, à majorité de droite, avait supprimé cette disposition lors de l'examen du texte début novembre, les députés ont adopté d'emblée l'article prévoyant cette mesure, l'ordre du jour ayant été bousculé pour que son examen se fasse en priorité.
Une "circonscription sur mesure" pour Hidalgo ? Des élus Les Républicains ont tenté de supprimer cette fusion, dans laquelle ils voient un "calcul politicien" d'Anne Hidalgo. Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de file du groupe LR au Conseil de Paris et députée de l'Essonne a notamment dénoncé un article répondant à un besoin "personnel" d'Anne Hidalgo. Elle avait dénoncé plus tôt une fusion pour lui offrir une "circonscription sur mesure" et "transformer le centre de la capitale en forteresse du socialisme municipal". D'autres élus LR parisiens sont montés au créneau. Claude Goasguen a estimé que le fait que cet article, visant à "trouver un endroit pour caser Mme Hidalgo", passe "en premier" démontrait que les autres dispositions du texte avaient été "greffées" autour. Pierre Lellouche y voit, lui, "une opération qui vise à modifier les bases politiques" et Bernard Debré une "manigance".
Les codes postaux conservés. La fusion des Ier, IIe, IIIe et IVe arrondissements de la capitale crée un nouveau secteur avec un seul maire élu, mais garde les codes postaux des 20 arrondissements. Pour le gouvernement et la maire de Paris, ce regroupement permet de corriger des écarts de représentativité des conseillers de Paris, et de faire des économies. Au nom des députés PS, Sandrine Mazetier a mis en avant le fait que ce serait "plus de services" pour les habitants du centre de Paris, assurant que cela ne modifiait "en rien les équilibres politiques" dans la capitale, comme l'avait fait plus tôt le ministre des Collectivités Jean-Michel Baylet.
En tant que député du IVe arrondissement parisien, Patrick Bloche (PS) a aussi appelé à "laisser tomber les arguments politiciens avancés" et assuré que les Parisiens avaient pour "seul souci l'efficacité du service public municipal". Seule voix un peu discordante côté PS, celle de Christophe Caresche, élu de la 18e circonscription de Paris, qui a regretté une réforme "inaboutie", proposant en vain d'autres regroupements d'arrondissements.