Marine Le Pen l'annoncera dans la journée à Bruxelles : après un an de tractations, elle a réussi à constituer un groupe au parlement européen. La présidente du Front national a convaincu au moins 25 élus europhobes de sept nationalités différentes de s'unir à elle pour peser davantage dans l'hémicycle. Mais parmi ces eurodéputés, elle en a "oublié" deux…
Le Pen et Gollnisch sur la touche. Dans la liste transmise lundi soir au parlement se cache en effet une surprise : le nom de Jean-Marie Le Pen, qui siège pourtant au Parlement européen depuis 21 ans, n'y figure pas. Celui de Bruno Gollnisch, l'un des derniers fidèles du "Menhir" non plus. Une nouvelle étape dans la "purge" mise en place par Marine Le Pen, qui ne veut plus entendre parler des proches de son père.
La "purge" des lepénistes continue. Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du parti et députée européenne, a ainsi été écartée de la commission d'investitures du FN à la fin du mois de mai, tandis que Bruno Gollnisch, également eurodéputé frontiste, a été éjecté de la commission des conflits. Quelque 60 secrétaires départementaux ont été débarqués en 3 ans. C'est notamment le cas d'Alexandre Simonnot, écarté de la direction départementale du Val d'Oise. "Je suis persuadé que je pays ma proximité avec Jean-Marie Le Pen. Oui, c'est de la purge. On voit par ici et par là que les 'lepénistes' sont progressivement écartés de leurs fonctions départementales", expliquait-il à Europe 1.
"Je trouve assez scandaleux que ce soient ceux qui ont créé le Front national et qui se sont battus dans ses rangs pendant des années qui soient contraints de s'effacer devant de jeunes loups", avait réagi Jean-Marie Le Pen sur Europe 1. Des "jeunes loups" qui bénéficieront désormais des moyens du parlement européen - 1,8 et 2 millions d'euros par an – quand lui siègera seul avec son copain Gollnisch.