Vendredi soir, l’invité du "Club de la Presse" est Pascal Perrineau, politologue, professeur à Sciences Po, spécialiste de la sociologie électorale et du Front National. Interrogé par Arlette Chabot, Gérard Carreyrou et David Doukhan, il a évoqué le sujet des primaires qui attendent les partis politiques en 2016. Pour lui, le problème de nos partis politiques en France est qu'ils ne représentent pas la société.
"Nos partis politiques sont des nains en France !". "On a des partis incroyablement faibles et petits en France. Quand vous regardez le nombre d’adhérents des partis par rapport au nombre d’électeurs, on peut voir qu’on a vraiment un taux d’adhésion très faible. Les partis ne représentent pas la société française et ne représentent pas l’électorat" a-t-il assuré au micro d'Europe 1 avant d'ajouter, "ce sont des machines à distribuer des investitures et à reproduire le pouvoir partisan de certains. C’est de cela qu’il faut sortir mais ce n’est pas évident avec les partis que nous avons. Nos partis politiques sont des nains en France ! Ce sont des clubs d’élus qui reproduisent le pouvoir interne" a-t-il expliqué sur Europe 1 avant d'ajouter, "Imaginons lors des primaires à droite que Nicolas Sarkozy n’arrive pas en tête, ça va faire changer profondément le parti. Mais ce sont des changements à la française. Des changements qui se font dans la violence".
Voter pour des gens qui nous ressemblent. Le spécialiste de la sociologie électorale est très clair, "le renouvellement de la classe politique touche tous les partis. Et c’est d’ailleurs ce qui a fait le succès du Front National. Il y a une nouvelle génération et c’est, en parti, ce qui fait son succès. Et je crois qu’il y a chez certains jeunes électeurs, l’idée qu’il faut voter pour des jeunes, des personnes qui nous ressemblent. La force massivement dominante chez les conseilleurs locaux sont du Front National". Pascal Perrineau, qui est en contact avec des jeunes lors de ses cours donnés à Sciences Po, constate donc un certain désenchantement pour la politique. Il l'assure donc, "il faut que la politique française se rende désirable. Il faut retrouver une voie moyenne entre le discours idéologique auquel plus personne ne croit, et ce discours communicationnel dont les gens sont ultra lassés. La politique n’est plus désirable pour des personnes qui ont envie de s’engager. Résultat, ils s’engagent ailleurs. Maintenant c’est l’industrie culturelle ou le militantisme moral qui attirent beaucoup plus".
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