Alors que les opposants au pass sanitaire se mobilisent dans la rue, avec une nouvelle journée de manifestations samedi, les débats sur le projet de loi concernant l'extension du pass controversé se poursuivent au Parlement. Après l'Assemblée, le Sénat, dominé par l'opposition de droite, a adopté le texte dans la nuit de samedi à dimanche, tout en y apportant d'importantes modifications. Invité dimanche d'Europe 1, le chef de file des députés LR Damien Abad est revenu sur ces débats animés qui animent actuellement la classe politique.
Revenant sur les manifestations de samedi, qui ont rassemblé plus de 160.000 personnes dans toute la France, Damien Abad regrette de voir une France "coupée en deux". Or, estime-t-il, "une France qui n'est pas rassemblée est une France qui n'est pas assez forte pour lutter contre le virus". Et d'ajouter "On a une France qui n'a jamais été aussi fracturée... Ces fractures laissent des cicatrices."
"La politique, c'est faire des choix"
Pour le patron du groupe LR à l'Assemblée, les responsabilités de cette fracture sont bien à aller chercher du côté du pouvoir en place. "Le 'en même temps' fait des mécontents des deux côtés : chez les pro-vaccins, qui voudraient que le gouvernement fasse plus de pédagogie, et chez tous ceux qui ont des réserves sur le pass sanitaire, qu'ils considèrent comme liberticide", explique-t-il.
"La politique, c'est faire des choix", insiste Damien Abad, appelant le gouvernement à mieux expliquer l'intérêt de la vaccination aux sceptiques et à "les rassurer". Avec son pass sanitaire, "le gouvernement impose un pacte de contrainte, alors que je crois au contraire qu'il faut un pacte de confiance et de responsabilité", dit encore Damien Abad. Par exemple "en donnant aux Français des objectifs chiffrés de personnes vaccinées, et en leur disant que s'ils sont remplis, pas besoin de restreindre les libertés".
"Macron aurait dû parler plus tôt"
"Le gouvernement a confondu anticipation et précipitation", juge Damien Abad. "Et parce qu'il n'a pas su anticiper, il se précipite. Il se précipite au Parlement avec des débats escamotés, à l'égard des professionnels du tourisme et des restaurateurs, en leur imposant un pass sanitaire en plein été."
"Le variant Delta ne date pas d'aujourd'hui", fait remarquer l'invité d'Europe 1, estimant qu'Emmanuel Macron "aurait dû parler 15 jours-trois semaines plus tôt pour permettre une organisation plus fluide et une adhésion plus forte des Français".