"Le 31 juillet 2022, nous rentrerons dans le 28e mois de l'application d'un état d'urgence sur des formes différentes." Lors du Grand Rendez-vous sur Europe 1, CNews et Les Échos, Gérard Larcher s'en est pris à la méthode adoptée par l'exécutif pour prolonger le pass sanitaire jusqu'à l'été prochain, face au Covid-19. Pour le président du Sénat, il est nécessaire d'avoir, dans une démocratie, "parce que c'est une atteinte aux libertés individuelles et collectives", des contreparties : "C'est le contrôle démocratique du Parlement", selon lui "essentiel en matière de libertés".
Une méthode de gouvernance critiquée
"Ça me semble illustrer aussi une méthode de gouvernance d'Emmanuel Macron", a poursuivi le président du Sénat, qui "reste un contre-pouvoir" selon lui : "Savez-vous que plus de 50% de la législation depuis l'été 2017 a été adoptée par ordonnance, même en dehors du Covid ? Sans réels amendements et débats parlementaires au fond. Moins de 18% de ces ordonnances ont été ratifiées."
Ce problème de "méthode" devrait également se retrouver dans l'éventualité d'une troisième dose pour l'ensemble de la population. "L'avis des scientifiques aujourd'hui, c'est qu'il paraît nécessaire d'envisager une troisième dose parce que la cinétique des anticorps diminue après six mois. La troisième dose, c'est, je l'espère, une annonce claire, que devrait faire le président de la République mardi", explique Gérard Larcher, docteur vétérinaire de formation. Mais, "là aussi, c'est un débat sur les libertés. La conditionner au pass sanitaire, c'est une atteinte de plus aux libertés. Ça mérite un débat et ça mérite un vote."