Le 15 janvier dernier Yuriy, 15 ans, a été passé à tabac par un groupe de jeunes et laissé pour mort dans le 15e arrondissement de la capitale. Sorti du coma, il est depuis hospitalisé dans un état grave. A ce jour, aucune interpellation n'a encore eu lieu mais les enquêteurs privilégient la piste d'une règlement de comptes entre bandes rivales, un phénomène très connu par leurs services à Paris. Valérie Pécresse, la président de la région Ile-de-France, était l'invitée ce lundi d'Europe Matin. Elle s'est insurgée face à cette ultra-violence et a réclamé une meilleure réponse judiciaire.
"L'Etat doit donner les moyens aux villes de se protéger"
"Je les appelle les nouveaux barbares et ça fait des années que je dénonce ce phénomène récurrent, puissant, de guerre de bandes avec des agresseurs et des victimes de plus en plus jeunes" a-t-elle assuré. Pour la présidente de la région Ile-de-France, il est nécessaire d'enrayer cette spirale de l'ultra-violence, et donc d'agir : "Nous devons avoir une prise de conscience nationale. La chaîne de sécurité est beaucoup trop faible sur ces actes et toute une série d'éléments doivent être mis en cohérence, à commencer par la présence policière".
Pour Valérie Pécresse, la réponse de l'exécutif doit forcément passer par la mise en place d'une police municipale armée : "On a besoin aujourd'hui, en complément de la police nationale qui a beaucoup d'autres choses à faire, de vraies polices municipales armées dans toutes les villes de plus de 10.000 habitants. Et l'Etat doit se mettre en situation de donner les moyens aux villes de se protéger".
"Une police de proximité à égalité avec les délinquants"
"La vraie police de proximité doit être à égalité avec les délinquants qui sont en face, c'est-à-dire des personnes qui sont de plus en plus armées. Donc il faut que l'armement soit des deux côtés pour bien protéger la population", a poursuivi la présidente de la région Ile-de-France, précisant que les maires devraient accepter cette mesure pour qu'elle soit mise en place et prouve son efficacité.
Valérie Pécresse a également jugé qu'il fallait miser sur la vidéo-protection, qui "permet d'élucider les délits", mais aussi revoir la réponse pénale. Car elle l'affirme, les jeunes se disent "jusqu'à 18 ans, je ne risque rien":
"La réponse pénale, singulièrement sur les mineurs, est beaucoup trop tardive et inefficace. On juge des mois après un délinquant de 15 ou 16 ans, et pour lui, c'est une vie. Il a volé un oeuf au démarrage, et à la fin ça devient un grand délinquant. Et de la même façon, les sanctions sont totalement inadaptées. Les mesures éducatives et les travaux d'intérêt général sont très peu utilisés, alors qu'on devrait les utiliser tout de suite pour éviter l'escalade".