Peine de mort, euro et Bannon : ce qu'il faut retenir de la première journée du congrès du FN

Comme le reste des militants, Marine Le Pen a voté sur la position du parti, samedi, à Lille; © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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T.LM. , modifié à

Entre le dévoilement des positions des militants sur la ligne du Front national et l'intervention de l'ancien conseiller de Donald Trump, le parti a connu une première journée de congrès assez chargée.

La page du Front national ne sera vraiment tournée que dimanche, avec le changement de nom officialisé par Marine Le Pen. Mais le congrès du Front national a bien démarré samedi, à Lille avec, entre autres, la publication des résultats de la consultation lancée par Marine Le Pen pour trancher plusieurs questions : position sur l'euro, rétablissement ou non de la peine de mort, immigration… Le tout avec Steve Bannon en invité vedette, venu à la tribune déclamer son soutien au mouvement d'extrême droite. 

Une (très) courte majorité en faveur du changement de nom

52%, pas plus. Une courte majorité de militants frontistes s'est prononcée en faveur du changement de nom du parti, qui doit être annoncé par Marine Le Pen dimanche, lors de son discours. "Accueillons (ce résultat) tel quel", a commenté Sébastien Chenu, porte-parole, devant les congressistes. Ce chiffre est conforme à la "courte majorité" déjà annoncée à quelques journalistes par la présidente du FN, jeudi.

La ligne de Marine Le Pen validée sur l'euro

D'autres enseignements émergent des réponses au questionnaire envoyé aux 51.000 adhérents à jour de cotisation. Les militants sont par ailleurs à 67% favorables à une sortie de l'euro en estimant toutefois que cette question ne doit plus être "prioritaire", selon les résultats de ce questionnaire, qui valident la ligne de sa présidente Marine Le Pen.

Seulement 22% se sont dits défavorables à la sortie de l'euro. Selon le FN, 73% des militants (contre 18%) ont répondu qu'ils étaient "favorables à ce que la question monétaire ne soit plus présentée comme prioritaire" dans le programme économique du parti. Les militants sont aussi à 90% favorables à l'organisation d'un référendum "sur l'appartenance de la France à l'Union européenne".

Les militants hostiles au rétablissement de la peine de mort

Sans surprise, les militants se sont prononcés quasi unanimement (98% contre 1%) pour réduire l'immigration "à un niveau incompressible", thème fédérateur dans ce parti. Quelque 84% des militants se sont dits opposés aux repas de substitution dans les cantines scolaires. Ils sont aussi très majoritairement pour un retour de l'uniforme à l'école élémentaire et un service militaire ou civique obligatoire. Sur la peine de mort en revanche, que Marine Le Pen, "à titre personnel", souhaite rétablir, les militants préfèrent, à 70%, qu'elle soit remplacée par une peine de prison à "perpétuité incompressible". Sur l'euthanasie, 51% sont hostiles à son interdiction (36% la soutiennent).

Steve Bannon, guest-star "xénophobe" assumée

C'était l'attraction de ce samedi. L'ancien stratège de la campagne de Donald Trump était l'invité vedette de cette première journée du congrès du FN. "L'Histoire est de notre côté et va nous mener de victoire en victoire", a déclaré Steve Bannon sur la scène du Grand palais de Lille. "Vous faites partie d'un mouvement qui est plus grand que l'Italie, plus grand que la Pologne, plus grand que la Hongrie", a ajouté l'ex-directeur du site d'extrême droite Breitbart News.

Avant de conclure sur une note optimiste pour l'extrême droite : "Laissez-les vous appeler racistes, laissez-les vous appeler xénophobes… Portez-le comme une marque d'honneur. Chaque jour qui passe nous devenons plus forts, et eux s'affaiblissent."