Pellerin peine à convaincre les artistes de s'engager contre le FN

© PATRICK KOVARIK / AFP
  • Copié
William Galibert et B.B
La ministre de la Culture explique aux artistes que le FN au pouvoir diminuerait leurs subventions.

Fleur Pellerin a un exemple tout trouvé. Dimanche, Manuel Valls a encore une fois porté le fer contre le Front national. A quatre semaines du premier tour des régionales, le Premier ministre, invité du Grand Rendez -Vous Europe 1 - I Télé - Le Monde, a estimé que la victoire du FN dans une ou deux régions serait un "drame" et qu'il faudra tout faire pour l'éviter. Au sein du gouvernement, l'une des pistes pour mobiliser les électeurs de gauche et limiter la poussée du FN, c'est d'appeler les artistes à la rescousse. Problème : ils ne veulent pas s'engager.

"Les artistes de la région Nord sont terrorisés". La ministre de la Culture, Fleur Pellerin, est à la manœuvre et rencontre quotidiennement artistes, réalisateurs, patrons de théâtre pour les convaincre. Récemment, elle était dans le nord : "les artistes de la région sont terrorisés", raconte-t-elle. Ces derniers ont peur d'une censure de plus en plus fréquente dans les villes FN, et peur que cette censure se généralise à l'échelle d'une région. Sans oublier la question des subventions, qui atteignent le montant de 90 millions dans le budget culture du Nord-Pas-de-Calais.

py

"La représentativité des grands partis ne veut plus rien dire aujourd'hui". Sauf que malgré tout, les artistes ne veulent plus s'engager, et s'afficher aux côtés d'un parti politique. Ce que confirme au micro d'Europe 1 Olivier Py (photo), patron du festival d'Avignon, l'un des rares à crier son rejet du FN : "le monde politique, en général, a porté une certaine idée de la culture. Cela n'existe plus. On voit bien que la représentativité des grands partis ne veut plus rien dire aujourd'hui".

"Ce sera trop tard ensuite pour venir pleurer". Fleur Pellerin déroule malgré tout son argumentaire à chaque entretien."Si vous ne prenez pas part à la campagne, ce sera trop tard ensuite pour venir pleurer", leur explique-t-elle. La ministre de la Culture compte poursuivre sa campagne de mobilisation par la peur jusqu'au bout, particulièrement en Nord-Pas-de-Calais, et en PACA, où elle ira plusieurs fois s'il le faut, assure-t-elle.