Penelope Fillon se justifie. D'après Le Monde, l'épouse du candidat de la droite à l'élection présidentielle a récusé auprès des enquêteurs du parquet financier les accusations d'emploi fictif dont elle a fait l'objet après la parution, dans le Canard enchaîné, d'informations sur son salaire (plus de 830.000 euros, perçus entre 1988 et 2013) et les tâches qu'elle a effectivement réalisées en tant qu'assistante parlementaire et collaboratrice de "La Revue des Deux Mondes".
"Il m'arrivait de le représenter". "Je lui préparais des fiches. Il m'arrivait de le représenter", aurait-elle indiqué aux enquêteurs du parquet financier, à propos de son rôle d'assistante parlementaire de François Fillon. Réalisation de revue de presse, relais de demandes d'emplois, tenue de l'agenda… Penelope Fillon a détaillé par le menu le contenu de son travail auprès de son mari.
Quant à Marc Joulaud, suppléant de François Fillon, dont elle fut également l'assistante parlementaire de 2002 à 2007, elle indique que personne n'était au courant de son rôle de collaboratrice. "Jamais je n’ai officialisé ma qualité d’assistante parlementaire de Marc Joulaud, pas plus que quand je faisais le même travail pour mon mari", aurait-elle déclaré aux enquêteurs.
Des propos très différents de ceux tenus en 2007. Pas d'officialisation, mais des tâches bel et bien réalisées : voilà la ligne de défense de Penelope Fillon dans cette affaire, elle qui est aussi soupçonnée de n'avoir pas exercé un réel emploi dans "La Revue des Deux Mondes", entre 2012 et 2013, pour un salaire total de 100.000 euros. Elle y aurait écrit plusieurs notes, produites devant les enquêteurs mais non-publiées. "Le directeur de cette revue l'a prise en grippe", a expliqué François Fillon aux enquêteurs, d'après le quotidien.
Par rapport à son mari, elle déclarait pourtant, en 2007, qu'elle n'avait "jamais été son assistante ou quoi que ce soit de ce genre". "Peu à l'aise dans les couloirs du pouvoirs", elle les aurait toutefois foulés bien plus de fois qu'elle ne le disait il y a dix ans, d'après ces dernières révélations.