Le mouvement de grève dans plusieurs raffineries et dépôts de carburant français, initié il y a une dizaine de jours, engendre une pénurie de carburant dans de nombreuses stations-service. 60% des stations-service connaissent des difficultés d'approvisionnement et sont en rupture d'au moins un carburant, lundi matin, selon le ministère de la Transition écologique. Résultat, de nombreux français rencontrent des problèmes pour aller travailler. La situation est également compliquée pour la police, les pompiers ou encore les sociétés de ramassage scolaire.
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Face à cette crise, le gouvernement est dans l'impasse. En privé, un conseiller de l’exécutif confie à Europe 1 "qu'il n'y a pas de stratégie". Le gouvernement estime que les pénuries de carburants sont du fait de Total et de ses difficultés de relations sociales internes à l'entreprise.
Un problème politique ?
Malgré tout, Matignon vient de valider la libération de certains stocks stratégiques, c’est-à-dire les entrepôts de pétrole gérés par l’État et non par les compagnies pétrolières. Elisabeth Borne se veut optimiste, depuis l’Algérie où elle était en déplacement, la Première ministre a promis dimanche une sortie de crise et une "amélioration de la situation" pendant la semaine.
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Elisabeth Borne fait le pari que la pression mise sur Total, qui a accepté d’avancer d’un mois ses cycles de négociations sur les salaires, aboutira à un geste de souplesse de la part de la compagnie pétrolière. Cependant, le problème reste politique : une station-service sur trois en France est à sec. Ce chiffre atteint 55 % dans les Hauts-de-France. L'opinion publique ne saisit pas les raisons de cette crise, totalement étrangère à la guerre en Ukraine.