Nouvelle polémique autour du périphérique parisien. Samedi dernier, dans les colonnes de Ouest-France, Anne Hidalgo a réaffirmé son intention d’abaisser la vitesse maximale autorisée de 70 à 50 km/h pour protéger la santé des riverains et réduire la pollution. Une mesure à laquelle s’oppose le ministre démissionnaire des Transports, Patrice Vergriete.
Déterminée, Anne Hidalgo veut aller jusqu’au bout et vise une application en novembre. Mais une question reste en suspens : la maire de Paris peut-elle décider de cette mesure sans l’aval de l’État ?
"Le préfet de police n’a absolument rien à dire"
En réalité, c’est bien la ville qui détermine la vitesse maximale autorisée sur le périphérique parisien. Et le préfet de police Laurent Nuñez, qui représente l’État dans la capitale, n’y peut pas grand-chose, comme l’explique Jean-Baptiste Iosca avocat spécialisé en droit routier. "Le préfet de police n’a absolument rien à dire. La maire de Paris a la compétence absolue et exclusive. Donc, elle a tout à fait la possibilité de faire passer la vitesse sur le périphérique de 80 à 70 puis à 50. Si un jour ça lui chante, elle peut faire passer le périph à 25 km/h", détaille-t-il.
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Pour s'opposer à cette décision, le préfet de police ne dispose que d’un atout dans sa manche. C'est lui qui est chargé des contrôles routiers et décide de l'actualisation de la vitesse maximale contrôlée par les radars.
Un manque à gagner pour l’État
En théorie, il pourrait donc rendre la mesure indolore pour les automobilistes. Pour cela, il faudrait qu’il décide de ne pas actualiser les radars automatiques. Un manque à gagner pour l’État en cas de non-application. Voir Laurent Nuñez s’engager dans un tel bras de fer paraît peu probable, d’autant que l’État se priverait d’un joli pactole.
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"Cela donnerait une impression d’opposition très ferme. Les radars seront actualisés dès que le périphérique passera à 50. Cela ferait éventuellement une manne financière très importante, avec les amendes pour excès de vitesse. Donc, il n’y a pas le moindre doute", tranche maître Iorca.
Reste la voie juridique, mais dans ces dossiers, Anne Hidalgo a toujours obtenu gain de cause devant les tribunaux comme lors de la piétonisation des voies sur berges en 2019 ou, plus récemment, la limitation à 30 km/h dans le centre de Paris.