Le Conseil d'Etat doit rendre un avis sur la nouvelle réglementation gouvernementale fixant entre 5 et 10 mètres la distance minimale d'épandage des pesticides selon les cultures. Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume réagit sur Europe 1.
La guerre contre les pesticides se poursuit. Le Conseil d’Etat, saisi par un conseil de maire anti-pesticides, doit rendre son avis lundi sur la nouvelle réglementation gouvernementale, fixant les distances minimales d’épandage à cinq et dix mètres des maisons, selon les cultures. Une mesure qui avait suscité un tollé chez les agriculteurs mais également une vive opposition chez les écologistes. La vente des produits phytosanitaires a augmenté de 24% en un an. Pourtant, la France a pour objectif de limiter l'usage des pesticides de 50% d'ici 2025. Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, réagit lundi au micro d’Europe 1.
38 substances dangereuses supprimées
Si les chiffres de vente sont en augmentation, il rappelle que la vente des substances cancérigènes et mutagènes les plus dangereuses, elles, "est en baisse de 15%". "Et nous avons supprimé 38 substances", ajoute le ministre, avant de revenir sur cette augmentation de 24% des ventes de produits phytosanitaires : "C'est un échec dans la mesure où la trajectoire est de baisser l'usage", concède le ministre de l'Agriculture. "Sur la forme, quand la redevance pour production diffuse augmente, comme en 2014, beaucoup de personnes font des stocks."
"Nous avons supprimé 38 substances dangereuses, les achats de ces substances ont baissé de 15%. Il faut voir le verre à moitié plein, cela va dans la bonne direction", souligne Didier Guillaume. Lorsqu'on annonce un augmentation de 25%, les gens ne comprennent pas, mais lorsque précédemment pour une substance très forte il fallait faire un traitement, et que maintenant il faut faire deux ou trois traitements avec une substance moins dangereuse, évidemment cela augmente le nombre."
"La transition agro-écologique est en marche"
La réduction à 50% de l'utilisation des pesticides à l'horizon 2025 semble compromise. Néanmoins, "il faut tracer des perspectives", selon le ministre qui se défend d'un objectif "d'affichage". "Nous avons signé l'année dernière avec la FNSEA et 40 autres organismes un contrat de solution. Aujourd'hui, 69 fiches pour une alternative aux pesticides sont en circulation. Il n'y a jamais eu autant de conversion en bio : 10% des paysans français."
"La transition agro-écologique est en marche. Le temps de l'agriculture, des campagnes ce n'est pas le temps de l'information et des réseaux sociaux", se défend Didier Guillaume.