Le nouveau ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, a estimé vendredi que les scientifiques devaient faire la preuve que l'usage de pesticides avait des conséquences sur la santé, notamment des nouveaux-nés. "C'est aux scientifiques de faire la preuve ou non qu'il y a des conséquences à l'usage des pesticides ou pas", a assuré le ministre lors d'un entretien sur l'antenne de la radio RTL. "Il y a peut-être des soupçons, mais il n'y a aucune preuve scientifique", et notamment "sur la question des bébés sans bras il faut que la science fasse son travail", a affirmé Didier Guillaume, avant de préciser qu'il était "là pour appliquer le programme du président" et que, "dans ce quinquennat nous connaîtrons la fin du glyphosate".
Suite à cette sortie, plusieurs représentants politiques de gauche ont traité Didier Guillaume de "lobbyiste". "Je vous présente Didier Guillaume, nouveau ministre des pesticides. On attend toujours la nomination d'un ministre de l'Agriculture…", a réagi la sénatrice écologiste Esther Benbassa.
Je vous présente Didier Guillaume, nouveau ministre des #pesticides. On attend toujours la nomination d'un ministre de l'#agriculture... pic.twitter.com/nv8x4wT9Xn
— Esther Benbassa (@EstherBenbassa) October 19, 2018
Menu du prochain conseil des ministres. Potage au #glyphosate. Poussins #broyés vivants en gelée. Rôti de porc élevé en #cage. Yaourt parfum #huiledepalme. Cuisinier: Didier Guillaume. Maître d'hôtel: Fr. de Rugy. Le tri des déchets à la fin du repas sera effectué par E. Wargon.
— Esther Benbassa (@EstherBenbassa) 19 octobre 2018
"Ça commence bien mal ! Première intervention et déjà une communication de lobbyiste. Les études sont toutes là, la démonstration des magouilles et mensonges de Monsanto aussi, mais on ne va pas contrarier la FNSEA, n'est-ce pas ?", a ironisé de son côté le député européen (EELV) Pascal Durand.
L'âge de bronze... https://t.co/wiLrINyeXM
— Benoît Hamon (@benoithamon) 19 octobre 2018
"Heureusement que ça ne fonctionne pas comme le ministre le suggère parce qu'on pourrait mettre n'importe quoi sur le marché et attendre qu'il y ait des morts pour pouvoir retirer le produit. Je pense qu'il s'est mal exprimé, c'est pas possible", a déclaré François Veillerette, porte-parole de l'ONG Générations futures. "La loi stipule que c'est au producteur de prouver, au moment de la demande de mise sur le marché, que son produit n'a pas d'effet inacceptable en regard des différents critères réglementaires. Ce n'est pas aux scientifiques de montrer que le produit a des effets", a-t-il ajouté.