Emmanuel Macron a qualifié jeudi de "fausse polémique" les réactions à ses propos la veille sur le maréchal Pétain, pour lequel "il n'a jamais été question d'avoir une célébration individuelle".
Il faut "rester dans notre devoir de mémoire", assure Macron. "Il faut reconnaître la vérité de l'Histoire mais rester dans notre devoir de mémoire et rester aux conséquences de l'indignité qui a été reconnue" en 1945 au héros de la Grande Guerre devenu le chef du régime collaborationniste de Vichy, a expliqué le président de la République à Maubeuge, dénonçant la "boîte à folie" des "polémiques inutiles".
Emmanuel Macron avait créé la controverse mercredi en jugeant "légitime" d'inclure Pétain, au nom de son rôle dans la Première guerre mondiale, dans un hommage rendu samedi aux Invalides aux chefs militaires de ce conflit. L'exécutif a ensuite souligné que le chef d'état-major irait samedi "fleurir la tombe des cinq maréchaux qui sont aux Invalides où il n'y a pas Pétain".
"On n'est pas les procureurs de l'Histoire". "Notre pays, il a besoin, je le dis très franchement, d'autres polémiques et d'autres discussions que celle-ci", a réagi le président à Maubeuge, avant de se justifier en distinguant, "ce que tous mes prédécesseurs ont fait (…), les deux figures de Pétain". "Il y a un maréchal Pétain qui a été un des acteurs et un des grands soldats de 14-18, et ça vous ne pouvez pas l'effacer, et donc j'ai simplement dit : 'On n'efface pas l'Histoire, on n'est pas les procureurs de l'Histoire'", a poursuivi le chef de l'État. Emmanuel Macron a enfin rappelé que jusqu'à Jacques Chirac (1995-2007), les présidents de la République avaient fait fleurir chaque année la tombe de Pétain à l'île d'Yeu.