"Il n'y a chez moi aucun copinage pour services rendus", a assuré Emmanuel Macron à l'occasion d'un déplacement en Finlande. Le président de la République française a ainsi réagi au début de polémique suscitée jeudi par l'annonce de la nomination de l'écrivain Philippe Besson, au poste de consul général de France à Los Angeles.
"Regardez le gouvernement". Écrivain et scénariste né en 1967, ami d'Emmanuel et de Brigitte Macron, Philippe Besson est l'auteur de près d'une vingtaine de romans. Le dernier en date, "Un personnage de roman", narre la conquête de l'Elysée par Emmanuel Macron dont il a suivi la campagne.
"Regardez le gouvernement. Si je servais les gens en fonction de leur implication de la campagne présidentielle, aurais-je choisi le Premier ministre que j'ai nommé il y a quinze mois ?", a poursuivi Emmanuel Macron en référence à Edouard Philippe, issu du parti Les Républicains, à l'instar de ministres comme Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin. "Aurais-je choisi nombre de ministres du gouvernement ?", a demandé le chef de l'Etat. "Que chacun revienne à la raison et regarde les choses telles qu'elles sont".
"Les louanges sont récompensées". "Je souhaite et je continuerai à ouvrir l'ensemble des postes en particulier de l'administration de la haute fonction publique à des gens de talent et de mérite venant d'autres horizons, (...) parce que c'est une bonne chose", a-t-il affirmé. "Philippe Besson est nommé à Los Angeles, qui est la ville de la culture par excellence, et ce n'est pas le premier : Jean-Christophe Rufin, grand écrivain, avait été nommé ambassadeur et pas consul, Olivier Poivre d'Arvor est ambassadeur, Daniel Rondeau est ambassadeur, il y a une tradition française", a défendu le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux sur France 2, confirmant une information du Monde.
"Les louanges n'étaient pas gratuites et sont bien récompensées... Emmanuel Macron remercie son VRP, celui qui l'a aidé à créer le mirage du miracle Macron", a fustigé sur son compte le porte-parole des Républicains Lydia Guirous.
Les louanges n’étaient pas gratuites et sont bien récompensées...
— Lydia Guirous (@LydiaGuirous) 29 août 2018
.@EmmanuelMacron remercie son VRP, celui qui l’a aidé à créer le mirage du « miracle Macron ». Cette illusion qui se fracasse chaque jour un peu plus face à la réalité de l’absence de résultats. #Bessonhttps://t.co/hCqFSsumsk
"On peut soupçonner de tout". Le poste de consul général de France à Los Angeles est occupé depuis 2015 par Christophe Lemoine, ancien chef de cabinet de Laurent Fabius au ministère des Affaires étrangères. Un décret présenté lors du Conseil des ministres du 3 août a rajouté vingt-deux postes de consuls généraux "particulièrement importants" à la liste des emplois "pour lesquels la nomination est laissée à la discrétion du gouvernement".
"Les fonctions de consul général dans un certain nombre de postes prennent une importance croissante dans les champs politiques, auprès d'autorités locales ayant elles-mêmes des compétences accrues, de la diplomatie économique et du rayonnement culturel", peut-on lire dans le compte-rendu du Conseil des ministres. "La nomination des ambassadeurs et des consuls, c'est l'une des prérogatives du président de la République et il y a toujours eu en France une tradition d'avoir, en plus des diplomates de carrière, des hommes et des femmes de culture", a également défendu le président de l'Assemblée François de Rugy.
"On peut soupçonner de tout. On va éplucher aussi toutes les nominations de diplomates de carrière pour regarder s'ils sont des diplomates plutôt proches ou plutôt opposés au pouvoir", mais alors "on ne s'en sort plus", a-t-il dit sur RTL.