Manuel Valls joue les funambules. D'un côté, le Premier ministre affiche une loyauté sans tache envers François Hollande, de l'autre, il se pose chaque jour un peu plus comme le seul recours de la gauche de gouvernement, à six mois de la présidentielle.
"Pas une ambition personnelle". "Ce n’est pas une ambition personnelle. Il est question d’ambition collective", précise Philippe Doucet, député socialiste du Val d’Oise et proche du Premier ministre. La première salve est partie jeudi, quand Manuel Valls avait confié avoir ressenti de la "colère" après la publication de confidences polémiques du chef de l'État dans le livre Un président ne devrait pas dire ça... "Comme Jean-Marc Ayrault, comme Claude Bartolone et des centaines d’autres, il a été extrêmement choqué par ce qu’il y a dans le livre. Il constate le trouble et est même surpris de la violence du trouble", continue Philippe Doucet sur Europe 1. "Ce livre, c’est un élément déclencheur, une bombe à fragmentations, un poison lent qui se répand un peu partout", juge-t-il.
Manuel Valls "ne se résout pas à la défaite". Un livre qui n’a pas aidé à remonter la cote de confiance de François Hollande, au contraire. D’après un sondage Harris Interactive publié lundi, le président de la République chute même de 11 points (52%) auprès des sympathisants socialistes, ce qui profite à Manuel Valls, en nette hausse (63%). De quoi nourrir les velléités printanières du Catalan. "Il ne se résout pas à la défaite annoncée de 2017", confirme Philippe Doucet. "La majorité du Parti socialiste comptait sur François Hollande. Ce qu’on constate aujourd’hui, c’est que tout ça a implosé. Il y a un devoir de candidature pour Manuel Valls, parce qu’on a un devoir de victoire."