Il a déjà prévu son retour à l'usine chez Ford, en Gironde, après la présidentielle. En attendant, Philippe Poutou continue de faire parler de lui dans cette campagne. Les sondages en sa faveur ont plus que doublé, à 2,5% des intentions de vote. D'abord moqué, Philippe Poutou est désormais écouté. Il est aussi très applaudi sur le terrain.
"Si c'est juste Poutou fait le buzz, on s'en fout." Comme lorsqu'il manifeste lundi aux côtes des salariés de Vivarte. "Merci de nous écouter. Tout le monde parle d'argent, de sacrifice, mais les salariés on s'en fout", lance une manifestante au candidat du NPA, présent à ces côtés. "J'ai écouté ce qu'il a dit au Grand Débat et j'ai trouvé ça super", juge une autre. "Si c'est juste Poutou fait le buzz, on s'en fout", plaide pour sa part le candidat du NPA. "Mais si derrière ça met la pêche à des salariés, à des syndicalistes, à des salariés qui ont envie de se battre", c'est une autre histoire, explique ce dernier.
"Les gens me disent : 'Merci.'" Très remarquée lors du débat à onze candidats, la prestation fort en gueule de Philippe Poutou n'est pas passée inaperçue, assure-t-il. "Les gens me disent : 'Merci. Merci d'avoir parlé à notre place.'" Jamais très loin du candidat, Cathy, sa "spin doctor", celle qui l'a conseillé derrière-lui lors du débat, reconnaît le caractère quelque peu improvisé de la performance de Philippe Poutou ce soir-là. "On n'est pas des spécialistes, on est pas habitué" à ce genre d'exercice, explique-t-elle. Une marque de fabrique qui a fait mouche en tout cas. Et qui donne quelques espoirs au candidat de dépasser le seuil des 5% pour obtenir le remboursement de ses frais de campagne.