Edouard Philippe a plaidé mardi pour que la Corse soit "un territoire privilégié" d'expérimentation du "pacte girondin" voulu par Emmanuel Macron, afin de donner "une forme d'autorité" à l'île "pour exercer des compétences spécifiques".
"Une des collectivités les plus décentralisées de notre République." Interpellé par le député LREM Bruno Questel après la large victoire des nationalistes corses aux élections territoriales dimanche, le Premier ministre a souligné en préambule que la collectivité territoriale unique sur l'île allait "faire de ce territoire (...) une des collectivités les plus décentralisées de notre République".
Forts de leur triomphe dimanche aux élections territoriales, les nationalistes corses attendent l'ouverture rapide de négociations avec Paris sur une plus grande autonomie politique. "Il me paraît que la Corse peut être un terrain d'application privilégié de la logique que nous voulons engager avec les collectivités territoriales", a répondu le Premier ministre lors de la séance de questions au gouvernement.
"Logique fondée sur la discussion." "C'est à dire une logique fondée sur la discussion et qui permet, dès lors que des initiatives sont prises et conformes au cadre constitutionnel, de confier une forme d'autorité à ces collectivités pour exercer des compétences spécifiques", a-t-il poursuivi. Edouard Philippe semble ainsi fermer la porte aux revendications nécessitant une révision de la Constitution, notamment la co-officialité de la langue corse.
"Le président de la Répubique a souvent utilisé cette formule de pacte girondin" entre l'Etat et les collectivités pour accroître les compétences de ces dernières. "La Corse peut être un territoire privilégié pour tester et mettre en oeuvre ce pacte girondin", a insisté le Premier ministre.
L'attention du gouvernement. "Le gouvernement sera évidemment attentif dans la période qui s'ouvre à ce que les compétences prévues par la loi, et ouvertes à la nouvelle collectivité, soient pleinement exercées", a ajouté Edouard Philippe en tempérant les demandes nationalistes.
"Il y aurait quelque chose de baroque à avoir fait voter une loi qui transforme les compétences d'une nouvelle institution et avant même qu'elles ne soient exercées, à considérer qu'elles ne soient par nature insuffisantes ou insatisfaisantes", a-t-il relevé.