Marine Le Pen s'est insurgée jeudi contre un examen psychiatrique ordonné par la justice dans le cadre de sa mise en examen pour avoir diffusé en décembre 2015 des photos d'exactions du groupe djihadiste État islamique sur Twitter.
Une expertise psychiatrique. "C'est proprement HALLUCINANT. Ce régime commence VRAIMENT à faire peur", a écrit sur son compte Twitter la présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN), en publiant l'ordonnance de cet examen. L'ordonnance, datée du 11 septembre, demande de procéder à un examen psychiatrique de Marine Le Pen "dans les délais les plus brefs".
C'est proprement HALLUCINANT. Ce régime commence VRAIMENT à faire peur. MLP pic.twitter.com/WCX6WBCgi4
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 20 septembre 2018
"Je croyais avoir eu droit à tout : eh bien non ! Pour avoir dénoncé les horreurs de Daech par tweets, la 'justice' me soumet à une expertise psychiatrique ! Jusqu'où vont-ils aller ?!", a aussi tweeté la finaliste de la présidentielle en 2017. Cet examen vise notamment à vérifier "si elle est en mesure de comprendre les propos et de répondre aux questions" et si "l'infraction reprochée au sujet est en relation avec des éléments factuels ou biographiques de l'intéressé".
Une expertise prévue par la loi. À la suite du message de Marine Le Pen présentant cette convocation, plusieurs twittos ont insisté sur le fait que cette demande était légale. Amélie de la Rochère, une proche de Florian Philippot, a ainsi posté une précision sur l'article mentionné par la substitute du procureur (706-47-1). "Les personnes poursuivies pour l'une des infractions mentionnées à l'article 706-47-1 doivent être soumises, avant tout jugement au fond, à une expertise médicale."
À quoi sert-il que la justice donne les références précises des articles de loi quʼelle applique quand elle notifie une décision si personne ne les lit ? pic.twitter.com/eUYJLWyDKK
— Aن delaRochère ☨ (@AD_LR) 20 septembre 2018
Des photos qui ont largement choqué. Marine Le Pen avait tweeté le 16 décembre 2015 des photos d'exactions du groupe EI, en réponse au journaliste Jean-Jacques Bourdin qu'elle accusait d'avoir "fait un parallèle" entre l'EI et le FN. Évoquant un "dérapage inacceptable" et des "propos immondes", Marine Le Pen avait posté sur son compte trois photos mentionnant l'animateur de BFMTV-RMC avec le texte "Daech, c'est ça !". Les photos montraient un soldat syrien écrasé vivant sous les chenilles d'un char, un pilote jordanien brûlé vif dans une cage et une photo du journaliste américain James Foley, le corps décapité et la tête posée sur le dos.
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Quelques semaines après les pires attentats jamais commis en France, ces publications avaient immédiatement soulevé un tollé au sein de la classe politique mais aussi au-delà. Le parquet de Nanterre avait lancé le jour même une enquête pour "diffusion d'images violentes" suite à un signalement des clichés par le ministre de l'Intérieur d'alors.