Le Premier ministre présentera mardi à 15 heures devant l'Assemblée nationale "la stratégie nationale du plan de déconfinement" qui doit débuter le 11 mai. Un débat de deux heures trente suivra, conclu par le vote, à main levée. Les oppositions se sont insurgées contre le manque de temps entre la présentation le même jour à l'Assemblée et le vote, mais la conférence des présidents de l'Assemblée s'est prononcée contre un report du vote à mercredi.
Cette visioconférence des présidents, assez agitée, a réuni les présidents des groupes politiques et des commissions ainsi que le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau autour du titulaire du perchoir Richard Ferrand. Les LREM-MoDem y sont majoritaires.
Un délai jugé court, y compris au sein de LREM
Les Républicains déploraient l'impossibilité d'avoir un "temps de réflexion" et ont appelé à un report du vote à mercredi ou jeudi. Même au sein de La République en marche, des députés comme Martine Wonner ont contesté le délai trop court pour se prononcer.
«Nous regrettons que notre Assemblée ne soit réduite qu’à un avis consultatif.»Avec des collègues députés j'ai adressé ce jour un courrier à @RichardFerrand au sujet du changement des règles du débat #tracing et plan #déconfinement. La #démocratie a plus que jamais sa place ! pic.twitter.com/IWItNm5yTu
— Martine WONNER (@MartineWonner) April 26, 2020
Pour étayer ce refus d'un report, Richard Ferrand a souligné que la décision du gouvernement de présenter son plan devant l'Assemblée était une marque de considération du Parlement, a rapporté un participant. Un projet de loi, conséquence de cette présentation, devrait conduire l’Assemblée à être saisie avant le 11 mai sur les éléments de nature législative, a-t-il ajouté.
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75 députés maximum dans l'hémicycle
Marc Fesneau a lui aussi souligné que le Premier ministre a fait le choix d’associer le Parlement tout de long. En outre, plusieurs responsables d'opposition ainsi que certains "marcheurs" réclamaient deux votes, l'un sur le déconfinement, l'autre sur le traçage numérique, qui doit permettre de retrouver les contacts des porteurs du coronavirus.
Car deux votes étaient prévus initialement par le gouvernement. Le sujet du traçage avait provoqué des remous au sein même de la majorité et sa dilution dans la question du déconfinement est perçue comme une manœuvre politique. Alors que 75 des 577 députés peuvent désormais se rendre dans l'hémicycle, les représentants des groupes politiques seront porteurs des voix des membres de leur groupe. Mais tout député pourra faire savoir qu'il adopte une position différente de son groupe.
Prévues initialement mardi, les Questions au gouvernement sont reportées à mercredi 11 heures.