Le gouvernement va débloquer "plus de 400 millions d'euros" de financements pour l'aide aux personnes âgées, via des créations de postes en Ehpad et un "tarif plancher" pour mieux rémunérer les interventions à domicile, a annoncé ce jeudi Jean Castex. Sur ce total, 240 millions d'euros seront fléchés vers les services d'aide à domicile.
Un tarif plancher pour "réparer une iniquité"
Actuellement, la prise en charge diffère d'un département à l'autre, les prestataires percevront désormais au moins 22 euros par heure d'intervention partout en France, a précisé le Premier ministre lors d'un discours à Autun (Saône-et-Loire).
Ce "financement public minimum", ou "tarif plancher", vise à "sécuriser" les services à domicile et à "réparer une iniquité", a souligné le chef du gouvernement, qui a rendu visite dans la matinée à une dame de 95 ans bénéficiant de ce type d'intervention, dans un petit village bourguignon.
Actuellement, "plus de la moitié des heures effectuées sont rémunérées sous ce niveau" de 22 euros, a indiqué Jean Castex. En plus de ce tarif plancher, les services d'aide à domicile pourront prétendre à un financement complémentaire de trois euros de l'heure, s'ils s'engagent dans une "démarche qualité", par exemple en assurant des prestations le soir et le week-end, ou en proposant des formations à leurs salariés.
10.000 recrutements dans les Ehpad
Le gouvernement a par ailleurs "sanctuarisé" dans le budget 2022 de la Sécu des financements pour augmenter les effectifs dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
L'objectif est d'atteindre 10.000 postes supplémentaires de soignants "d'ici cinq ans". En comptant les 10.000 emplois supplémentaires déjà financés depuis 2017, la hausse des effectifs soignants atteindra donc 10% entre 2017 et 2025, selon le Premier ministre.
Le gouvernement va également instaurer un "nouveau système de rémunération pour les soins infirmiers à domicile", afin que les professionnels concernés "puissent passer plus de temps" auprès des plus âgés, généraliser les astreintes d'infirmiers de nuit dans tous les Ehpad, et garantir la présence d'un médecin coordinateur au moins deux jours par semaine dans toutes les structures.
Les services à domicile bénéficieront par ailleurs d'un financement dédié pour mettre en place une "porte d'entrée unique" afin que les familles n'aient plus à gérer la "charge administrative" consistant à coordonner les différentes interventions.