Mise en cause par plusieurs députés de la majorité qui réclamaient son exclusion du mouvement pour ses déclarations anti-PMA, l'élue de l'Oise prévient qu'elle déposera plainte en cas de "nouvelle attaque" de ses collègues.
L'élue LREM Agnès Thill, dont certains députés ont demandé à plusieurs reprises l'exclusion après des déclarations anti-PMA, a déclaré jeudi n'avoir reçu qu'une simple "mise en garde" de la part de son parti. Assistée d'un avocat, elle avait été entendue mardi par la commission des conflits de La République en marche.
"Je me suis engagée à faire attention à mes propos". Agnès Thill dit se réjouir "de demeurer membre du mouvement LaREM, dont (elle) partage et adhère à toutes les valeurs", selon un communiqué. "Je me suis engagée à faire attention à mes propos", a précisé la députée de l'Oise, se félicitant que soit "reconnu" qu'elle n'est "ni homophobe ni islamophobe".
Dans un courrier qu'elle va envoyer à son président de groupe Gilles Le Gendre, elle demande désormais "un débat apaisé et serein" et prévient qu'elle déposera plainte en cas de "nouvelle attaque" de la part de ses collègues, notamment sur sa vie privée et sa religion catholique.
Le député Guillaume Chiche "espère que cette décision la fera grandir". Guillaume Chiche, un des députés LREM qui avait plaidé pour son exclusion, a affirmé que sa demande restait "intacte". "Je reste atterré par les déclarations d'Agnès Thill. J'espère que cette décision la fera grandir", a-t-il ajouté.
Dans une déclaration, Gilles Le Gendre relève qu'Agnès Thill "s'est engagée à ne pas réitérer de tels propos, et à observer les règles d'un débat serein et respectueux lors de l'examen prochain des lois de bioéthique". "Je serai attentif à ce que cet engagement soit respecté", promet le patron du groupe majoritaire.
De nombreuses déclarations polémiques. Agnès Thill, qui s'oppose à l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA), avait estimé en janvier que "l'absence de genre dans le mot parent favorise l'éclosion d'écoles coraniques", à l'occasion de la publication du rapport de la mission parlementaire sur la bioéthique.
Elle avait déjà été mise en garde à plusieurs reprises auparavant par LREM, notamment pour des propos concernant un supposé "lobby LGBT à l'Assemblée nationale". En novembre, en particulier, le mouvement LREM et Gilles Le Gendre avaient déjà adressé une lettre à la députée, la mettant en garde une "dernière" fois "contre les excès" de ses "prises de position publiques".
La députée s'est déjà expliquée devant le bureau du groupe LREM de l'Assemblée. Elle a "retiré" ses propos ayant pu "blesser", mais a maintenu ses "positions".