Valérie Pécresse, la cheffe de file du mouvement Libres ! au sein de LR, a dénoncé jeudi la "comparaison choquante" faite par Laurent Wauquiez entre la PMA et l'eugénisme nazi, mais estime qu'il y a "des problèmes éthiques qui ne sont pas levés par le projet de loi du gouvernement".
Il faut "faire preuve de respect". "J'ai trouvé que cette comparaison était inacceptable et particulièrement choquante pour les femmes de France qui sont en désir d'enfant", a jugé sur RTL la présidente de la région Île-de-France, pour qui "sur ces sujets très intimes de bioéthique, il faut toujours faire preuve à la fois de sang-froid, d'humanité et de respect".
Des réserves sur l"accès aux origines des enfants". "Très sensible au désir d'enfant qui s'exprime", Valérie Pécresse a néanmoins exprimé de fortes réserves sur le projet de loi controversé du gouvernement qui ouvre la PMA à toutes les femmes et dont l'examen par l'Assemblée nationale a été reporté au printemps. "Je suis toujours face à ces graves problèmes éthiques que soulève la PMA", a-t-elle souligné, évoquant "l'accès aux origines des enfants".
"Je veux que la France inscrive la non-marchandisation du corps humain comme un principe fondateur des lois de la République parce qu'il y a un vrai risque de dérive, on ne peut pas les balayer, ni les nier", a ajouté Valérie Pécresse en réitérant son opposition à la gestation pour autrui (GPA).
Wauquiez est revenu sur ses propos. Dimanche, le président de LR Laurent Wauquiez avait considéré que l'ouverture de la PMA à toutes les femmes "mènera(it) nécessairement" à la GPA, "la marchandisation des gamètes" et "l'eugénisme". "Tout ceci a un nom, c'est l'eugénisme ; tout ceci a été fait par un régime, c'est le nazisme", avait-il déclaré devant les militants de Sens commun, le courant conservateur de LR, en appelant à "défendre le mode naturel de reproduction, de filiation, de transmission". Il avait ensuite nuancé lundi son propos, en affirmant avoir "voulu rappeler les leçons de l'Histoire". "Nos débats contemporains ne sont évidemment pas les mêmes mais quand on parle d'éthique, il faut être très vigilant sur les chemins que nous ouvrons", avait-il ajouté.