Après un premier recadrage, Emmanuel Macron se montre plus menaçant. Le président a indiqué qu’il n’hésiterait pas à limoger le chef d’état-major des armées s’il se trouvait en opposition avec lui. "La République ne marche pas comme cela. Si quelque chose oppose le chef d’état-major des armées au président de la République, le chef d’état-major des armées change", a-t-il assuré dans une interview au Journal Du Dimanche.
Le chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers, a été sèchement recadré par Emmanuel Macron cette semaine après avoir exprimé de sérieuses réserves quant aux 850 millions d’euros d’économies demandées à la Défense cette année. Emmanuel Macron l’avait alors rappelé à son "sens du devoir et de la réserve". Un rappel à l’ordre brutal qui pose la question du maintien ou non de Pierre de Villiers dans ses fonctions.
"L’intérêt des armées doit primer sur les intérêts industriels". D’après le JDD, le président a conscience que le budget des armées doit être rehaussé pour tenir la promesse de défaire les djihadistes, mais il réfute l’idée selon laquelle la meilleure armée est forcément la plus riche. "Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis, ce n’est pas plus compliqué que cela", a indiqué Emmanuel Macron. "Moi, j’ai des soldats sur des théâtres d’opération, des gens qui attendent beaucoup, je les respecte, je leur dois la protection : l’intérêt des armées doit primer sur les intérêts industriels", a-t-il assuré, pestant visiblement contre les lobbies de l’industrie de la défense.
Emmanuel Macron recevra Pierre de Villiers mercredi en tête à tête, après le conseil restreint de défense hebdomadaire, à l’Élysée. Le président rappelle au JDD qu’il a reconduit dans ses fonctions le général de Villiers le 1er juillet : "Il a donc toute ma confiance", a assuré Emmanuel Macron, à condition de "savoir quelle est la chaîne hiérarchique et comment elle fonctionne, dans la République comme dans l’Armée".