Quelle est la nature exacte des relations entre le Rassemblement national et l'ancien stratège de Donald Trump, Steve Bannon ? Alors que plusieurs députés et sénateurs réclament l'ouverture d'une commission d'enquête après la diffusion jeudi d'un reportage d'Envoyé spécial dans lequel l'homme politique américain se voit proposer d'assister à des réunions entre Marine Le Pen et des hauts fonctionnaires français par les dirigeants RN Jérôme Rivière et Louis Aliot, ce dernier évoque une affaire "mort-née".
"Il nous aide dans le fait de trouver une institution bancaire", assure le député des Pyrénées-Orientales, invité mardi de Sonia Mabrouk sur Europe 1, alors qu'une autre séquence tirée d'une réunion à Londres entre Steve Bannon, Louis Aliot, et Jérôme Rivière, montre le polémiste américain évoquer les besoins financiers du RN. Mais, rappelle-t-il, "ça n'a pas abouti, puisque ce sont nos militants, par des prêts au parti, qui ont financé la campagne".
"Steve Bannon est un ami"
Et Louis Aliot de nier toute participation de Steve Bannon à des réunions avec des hauts fonctionnaires. "Il aurait pu y participer, cela n'aurait posé aucun problème, mais l'occasion ne s'est pas présentée". "Qu'un Américain vienne regarder comment se passe la vie politique française ou européenne, ça ne m'a pas l'air d'être quelque chose d'extraordinaire", ajoute le compagnon de Marine Le Pen, rappelant que les Etats-Unis sont des "alliés".
Steve Bannon est "un ami, un journaliste, un consultant", dit encore Louis Aliot. Rappelant son rôle dans la campagne victorieuse du président américain, l'ancien élu européen estime qu'"on peut se nourrir de ses expériences politiques". Et de conclure : "cette affaire est mort-née".
Steve Bannon va porter plainte contre Gilles Le Gendre
Cette affaire pourrait cependant se poursuivre devant les tribunaux. Car si le RN a d'ores et déjà indiqué son intention de porter plainte pour diffamation, Louis Aliot assure également que Steve Bannon lui-même va porter plainte contre Gilles Le Gendre, le patron du groupe LREM à l'Assemblée nationale, qui a utilisé mardi "un certain nombre de noms d'oiseaux" pour qualifier le polémiste américain. Lors d'une conférence de presse, Gilles Le Gendre a indiqué qu'il n'était pas convaincu par l'ouverture d'une commission d'enquête, pour "ne pas polluer" la campagne des européennes, tout en qualifiant l'ancien conseiller de Donald Trump "d'homme politique ouvertement raciste, suprématiste blanc et complotiste". "On ne peut pas laisser ce genre d'injures ou ce genre de mises en cause", juge Louis Aliot.