Le ministre de l'Intérieur veut s'atteler au "chantier" du paiement des heures supplémentaires dues aux policiers, qui menacent d'un mouvement social après avoir été fortement mobilisés pour les manifestations des "gilets jaunes". "L'État doit actuellement presque 275 millions d'euros à ses policiers au titre des heures supplémentaires - non pas de ces derniers mois ou de cette dernière année, mais depuis des dizaines d'années. C'est un chantier que je veux ouvrir", a déclaré mardi Christophe Castaner à l'issue d'une cérémonie de naturalisation au Panthéon, à Paris.
"Personne n'a pensé qu'on achetait une colère avec de l'argent". "Nous n'avons pas le droit d'avoir une dette de cet ordre-là", a poursuivi le ministre, qui reçoit les syndicats policiers à Beauvau à partir de 18h. Le ministre s'est toutefois refusé à préciser tout calendrier : "Je ne peux pas dire d'un claquement de doigts que je vais trouver 275 millions d'euros (…). Ça nous prendra un peu de temps, on ne trouve pas comme ça en quelques semaines un tel montant". Interrogé sur la prime réclamée par certains syndicats, le ministre a assuré qu'il en parlerait avec les partenaires sociaux tout en ajoutant que "personne n'a pensé qu'on achetait une colère avec de l'argent".
Alors que le syndicat Alliance a demandé "à tous les policiers de France de ne sortir que sur appel" sous le mot d'ordre "fermons les commissariats", le ministre s'est voulu rassurant. "Ils ne bloqueront pas les commissariats parce qu'ils ont le sens du service public", a-t-il affirmé, précisant ne pas penser "que les policiers soient 'gilets jaunes'". "Je pense que les policiers, au contraire, ont protégé la République quand certains 'gilets jaunes' l'ont attaquée", a-t-il dit.
Plus de moyens pour les policiers. Christophe Castaner a ajouté qu'il fallait "améliorer leurs conditions de travail, le fait que nos policiers travaillent dans des conditions matérielles, immobilières, satisfaisantes, dans des véhicules en bon état, avec des moyens de protection et de défense, sécurisés… tout ça, ce sont des objectifs que nous avons."