Au cours d'une visite de deux jours au Liban, Marine Le Pen a notamment créé la polémique lorsqu'elle a refusé de porter le voile islamique pour rencontrer le grand mufti de Beyrouth. Mais la présidente du Front national préfère se réjouir de la première place qu'elle occupe dans les sondages, loin devant François Fillon et Emmanuel Macron : "Nous prenons conscience que nos idées avancent."
Montée des populismes. Pour la patronne du FN, son parti enregistre de "grandes victoires idéologiques" qu'elle veut "transformer en victoire politique" à l'élection présidentielle : "Le Brexit, Trump, les résultats de l'AfD (Alternativ für Deutschland, le parti d'extrême-droite allemand), les sondages de Geert Wilders aux Pays-Bas et la montée en puissance de Matteo Salvini en Italie. Nous voyons la fin du monde ultra-libéral, anti-démocratique, où des gens non-élus peuvent décider pour des peuples sans leur avis, et même contre leur avis. Ce temps-là est révolu. Je suis très fière d'y avoir un peu participé."
Les affaires, "un feuilleton médiatique". Marine Le Pen ajoute en privé avoir constaté que les attaques contre elles redoublent d'intensité quand les marchés financiers commencent à avoir peur, ce qui est le cas actuellement. Elle a d'ailleurs appris avant de quitter Beyrouth, mardi après-midi, que l'audition de son garde du corps et ancien assistant parlementaire, Thierry Légier, était imminente. La candidate du FN tente sans cesse de minimiser l'ampleur de cette affaire d'emplois présumés fictifs ; pour elle, il s'agit d'un "feuilleton médiatique". "Il n'y avait aucun autre raison pour que l'on perquisitionne les mêmes bureaux qu'il y a un an", s'agace-t-elle en privé.
Référendum pour ou contre Fillon. Mais l'impact de cette affaire ne l'inquiète guère : "De toute façon, ça ne change rien, nos électeurs ont l'habitude", dit-elle en souriant. Récemment, le Front national a ainsi été renvoyé en correctionnelle dans l'affaire du financement de la campagne de 2012. "Les électeurs de Fillon, en revanche, ils l'ont choisi justement pour éviter les casseroles", poursuit-elle. Marine Le Pen aimerait maintenant transformer cette élection présidentielle en référendum. Non pas pour ou contre elle, mais pour ou contre François Fillon. Elle l'a dit à ses amis : "Si ça fonctionne, j'ai mes chances."