Le préfet de police de Paris Michel Delpuech "assume" avoir autorisé Alexandre Benalla à porter une arme, sans que le cabinet du ministre de l'Intérieur n'en soit avisé, comme l'a indiqué Gérard Collomb, a-t-il dit lors de son audition par la commission des Lois de l'Assemblée nationale lundi.
Pendant son audition lundi matin devant cette même commission, le ministre de l'Intérieur avait affirmé qu'une autorisation de porter une arme pour Alexandre Benalla avait été prise, dans "un arrêté du préfet de police", et que son cabinet "n'en avait pas été avisé".
"J'assume cette responsabilité, personnellement". Michel Delpuech a expliqué avoir autorisé le port d'arme de l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron après une demande de l'Élysée, "dans le cadre des fonctions liées à la sécurité qu'exerçait Monsieur Benalla". "Dès lors que l'Élysée avait relayé auprès de moi cette demande, sans faire pression, en me laissant le soin d'apprécier et d'apprécier seul, j'assume cette responsabilité, personnellement."
Port d'arme de #Benalla : #MichelDelpuech "assume" avoir accédé à la demande transmise "sans pression" par l'@Elysee mais précise qu'il ne s'agissait pas d'un port d'arme permanent. @PrefPolice#DirectANpic.twitter.com/On9DFxngdt
— LCP (@LCP) 23 juillet 2018
"Il y a deux régimes juridiques différents", a précisé le préfet, l'un relevant de la compétence du ministre de l'Intérieur, quand il s'agit de "répondre aux besoins de personnalités menacées", et le port d'armes lié aux fonctions. "Ça, c'est des compétences préfectorales. C'est sur ce plan qu'est intervenue la décision que j'ai prise."
L'Intérieur avait rejeté les demandes de Benalla. Durant son audition, Gérard Collomb avait lui indiqué que Benalla avait "sollicité à plusieurs reprises les services du ministère de l'Intérieur pour obtenir une autorisation de port d'arme, la première fois en 2013, en janvier 2017 - donc avec mes prédécesseurs - et enfin en juin 2017 auprès de mon cabinet".
"Toutes ces demandes ont été refusées car Monsieur Benalla ne remplissait pas les conditions requises, l'exposition à des risques exceptionnels d'atteinte à sa vie, pour se voir délivrer une telle autorisation ministérielle", a poursuivi le ministre. "Toutefois, par un arrêté du préfet de police du 13 octobre 2017, Monsieur Benalla s'est vu délivrer une autorisation de port d'arme sur un autre fondement du code de la sécurité intérieure, sans que mon cabinet n'en ait été avisé. Je l'ai découvert mercredi dernier", a-t-il assuré.
Affaire Benalla : Malgré des "avis défavorables des services", et les refus successifs des ministres de l'intérieur, #Benalla "s'est vu délivré une autorisation de port d'armes" par le préfet de police le 13 octobre. "Je l'ai découvert mercredi", assure Gérard Collomb#directANpic.twitter.com/y94vZqIwXl
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"En outre, Monsieur Benalla avait été autorisé par le préfet de police au moment de la campagne électorale, à détenir une arme uniquement dans les locaux du siège de la campagne. Cette autorisation a expiré", a-t-il conclu.