La question du port du voile lors des compétitions sportives a été portée lundi devant le Conseil d'État. Lors de cette audience, le rapporteur public s'est dit favorable au port du hijab dans le football pour les joueuses licenciées par la FFF. Karl Olive, député Renaissance de la 12e circonscription des Yvelines, invité d'Europe 1 Matin mardi, n'est pas du même avis.
Le hijab a-t-il sa place sur les terrains de football ? Le Conseil d'État s'est penché lundi sur la question du port du hijab lors des compétitions de football , en examinant le recours du collectif des "Hijabeuses" contre la Fédération nationale de football (FFF) qui leur interdit de jouer voilées. D'après Karl Olive, député Renaissance de la 12e circonscription des Yvelines, invité d'Europe 1 Matin mardi, c'est "encore une occasion d'aller diviser au lieu de rassembler."
"Demain, il faudra accepter un copain qui porte la kippa"
"Demain, chez les garçons, il faudra accepter un copain qui porte la kippa. Très honnêtement, je pense qu'il faut absolument rester dans une neutralité religieuse totale dans une enceinte sportive", a-t-il déclaré au micro d'Europe 1, assurant que s'il le fallait, il proposerait "une loi pour que le principe de neutralité absolue prévale dans ce pays comme l'avait fait à l'époque Gérald Darmanin ".
"J'ai été arbitre officiel de la Fédération française de football il y a quelques années et il y avait un principe qui était le principe de neutralité", a ajouté le député qualifiant le hijab de "manifestation ostentatoire religieuse" et précisant qu'il refuserait d'arbitrer si des joueuses refusaient de retirer leur voile sur le terrain.
"N'allons pas rajouter des cailloux dans la chaussure"
Le collectif des "Hijabeuses" conteste devant la plus haute juridiction administrative du pays l'article 1 du règlement de la FFF qui interdit "tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale". Si le Conseil d'État rendra sa décision d'ici à trois semaines, le rapporteur public du Conseil d'État, Clément Malverti s'est déjà dit favorable lundi au port du hijab dans le football pour les joueuses licenciées par la FFF.
Pour défendre son avis, le rapporteur public cite les signes religieux déjà présents sur le terrain comme la croix de Malte portée sur le maillot des joueurs de l'AJ Auxerre. Un exemple "un peu léger", d'après Karl Olive. "Je pense, encore une fois que notre société, à l'heure actuelle, a besoin d'être rassemblée. Et il y a tellement de choses qui nous rassemblent à côté de ce qui peut nous diviser, n'allons pas rajouter des cailloux dans la chaussure là où il n'y a pas besoin d'être", a-t-il tranché avant de conclure. "Dans ce pays, on a un pacte républicain, on a une charte et des lois sur la laïcité, il faut les appliquer, pas les interpréter."