Le centriste François Bayrou a jugé dimanche sur France 3 que le maintien de François Fillon comme candidat de la droite à la présidentielle "menace l'alternance" et que l'affaire Fillon "menace la démocratie". "Il (Fillon, ndlr) a des décisions à prendre et il aurait du les prendre. Il est en train de menacer l'alternance, de menacer y compris son camp ou sa famille politique", a lancé François Bayrou qui doit dire d'ici le 20 février s'il est lui-même candidat ou non à l'Elysée.
Une campagne présidentielle très instable. Le président du MoDem, qui ne cesse de dénoncer le programme de François Fillon comme "brutal", a réclamé son retrait la semaine dernière et l'a accusé d'être "sous l'influence des puissances d'argent". "Il faut que nous mesurions que la campagne présidentielle dans laquelle nous sommes détruit l'image de la France hors de nos frontières et détruit la confiance des citoyens à l'intérieur", a-t-il dit. "Sur le fond des attitudes, des pratiques, de ce qui est accepté, de ce qui est défendu, de ce qui est revendiqué, je considère que cela menace notre démocratie", a-t-il dit.
Pas d'obstacles matériels à une candidature. Interrogé sur le fait de savoir s'il pouvait être un candidat "de substitution", il a répondu que si François Fillon renonçait il en faudrait "un autre" et "peut-être des rassemblements sont-ils imaginables ?". "Je pense qu'aujourd'hui des millions de Français se disent avec ces propositions je n'ai pas de bulletin de vote [...]. Je suis de ceux là, ce n'est pas possible qu'on en reste avec des propositions politiques qui pour l'instant sont pour le moins bancales, pour le moins inachevées, pour le moins troublantes", a-t-il dit.
Interrogé sur les parrainages et le financement d'une campagne présidentielle, François Bayrou a répondu : "ni l'un ni l'autre ne sont des obstacles". Interrogé sur le fait de savoir s'il n'avait "jamais été aussi prêt", il a répondu "je n'ai jamais été en effet aussi mûr pour cette élection".
"La sélection naturelle". Sur les poids-lourds sortants qui disparaissent du paysage en cette année électorale, François Bayrou a évoqué Darwin et "la sélection naturelle". "Il y a des espèces qui disparaissent et d'autres qui sont résistantes", a-t-il lancé. "Je suggère que vous réfléchissiez si par hasard je n'appartiendrais pas une espèce résistante". Interrogé sur Emmanuel Macron, il a mis en avant le "flou" sur "la plupart des sujets". Mais, a-t-il précisé, "je suis intéressé par voir ce que Macron dit, pour l'instant je ne vois pas de possibilité" pour s'entendre avec lui. "Il faut des ententes équilibrées" de manière générale, a-t-il dit.